Attaches familiaux / Villages d'enfants

Aux Villages d'enfants, le réseau relationnel existant montre que les deux tiers des enfants maintiennent des liens avec l'un des parents. La moitié des enfants garde des attaches permanentes avec la famille proche des grands-parents, des oncles et des tantes. En outre, plus de la moitié des enfants est en contact avec un parrain, une marraine ou un substitut parental. Ce lien se construit suite à l'association de l'enfant à un programme de parrainage lui offrant l'opportunité d'entretenir des liens avec une personne ou une famille. Ces rapports sont spirituels ou psychologiques lorsque les parrains résident à l'étranger. A ces liens s'ajoutent des visites occasionnellement organisées aux Villages d'enfants, par des bienfaiteurs bénévoles ou, par les membres des organisations non gouvernementales [O.N.G].

Quant au nombre des membres de la fratrie biologique partageant l'habitat actuel, signalons qu'une minorité d'enfants (15%) a le statut d'enfant unique ou «solitaire» au Village, voire sans la présence d'autres membres de la fratrie biologique. Néanmoins, la réunion de la fratrie biologique sous le même toit constitue un des objectifs de l'association des Villages d'enfants. En effet, 37,5% des enfants vivent avec deux à quatre membres de leurs fratries d'origine. Par ailleurs, 20% du groupe cohabitent avec quatre à six membres de leurs fratries biologiques (tableau 5.14 supra)

Malgré toutes les opportunités relationnelles disponibles dans le cadre du Village, un constat apparaît : le Village en tant que structure physique architecturale connaît des limites et des frontières créant la séparation entre le dedans et le dehors, le proche et le lointain, l'accessible et l'inaccessible. Etant donné l'implantation géographique des Villages, l'enfant est davantage enclin à subir et à recevoir les relations provenant de l'extérieur plus que de les choisir. L'enfant est visité plus qu'il ne peut visiter autrui. Même si les maisons de la famille élargie lui sont ouvertes pour certaines occasions, il lui est pratiquement difficile de leur rendre visite à tout moment comme dans le cas de l'enfant à la maison parentale.

Par contre, l'enfant est en disposition d'accéder davantage aux autres maisons du Village, de se créer des liens avec les autres «mères» et «tantes» et surtout avec des pairs et des compagnons. En somme, l'enfant entretient des liens résidentiels uniques dans leur genre et différents de ceux observés dans le g. Maison.