I.1.4. Facteurs d'influence

Le croisement des espaces fréquentés avec l'appartenance religieuse révèle un rapport peu significatif entre les deux. Celui - ci montre cependant, que les espaces culturels et les lieux de prière sont généralement plus fréquentés par la population chrétienne. Cependant, les espaces de verdure le sont davantage par la population musulmane de l'étude.

Par ailleurs, le croisement des espaces fréquentés à l'extérieur de l'habitat avec l'appartenance sexuelle révèle un rapport significatif. Il semblerait que les espaces de jeux sont plus fréquentés par le genre masculin, alors que le genre féminin est plus axé sur les espaces culturels. En outre, les espaces les plus fréquentés, indépendamment de l'appartenance sexuelle, sont les maisons de la famille proche.

Quant au croisement des espaces visités avec le cadre de vie (tableau 6.1), il révèle une dépendance significative affichant un chi2 équivalent à 134,73, ddl = 22, 1-p = >99,99%. Comment expliquer la différence de fréquentation observée entre les trois cadres de vie? L'accès payant à la plage, aux théâtres et aux sites historiques est généralement réservé aux enfants capables de payer les entrées. La fréquentation réduite de ces lieux, par le g. Maison et en partie par la strate Institution, est interprétée à la lumière des difficultés financières auxquelles sont exposées la plupart des familles libanaises. L'accès des groupes Village et Institution aux endroits précédents s'explique par la prise en charge financière de l'organisation institutionnelle de tels projets. Aussi faudrait-il signaler les offres et les invitations provenant des associations humanitaires et des bienfaiteurs. En outre, plus courante chez le g. Maison, la fréquentation des lieux affectifs s'explique par la liberté de déplacement dont bénéficie l'enfant résidant chez lui, à la Maison parentale. Quant aux autres groupes, ils sont exposés à des contraintes dues à l'emplacement géographique isolé de l'habitat et au règlement intérieur qui limitent les rapports au «dehors» résidentiel. A ces arguments s'ajoute, dans le cas du g. Village, l'absence de familles proches : absence géographique, physique et psychologique.

Enfin, la fréquentation des espaces de verdure semble être, particulièrement, accentuée chez les groupes Maison et Institution et faible chez le g. Village. Ce résultat est porteur d'antagonisme du fait que les Villages d'enfants sont suffisamment entourés de verdure, d'arbres et de plantes. Cette opposition s'explique par l'effet de familiarité et de proximité aux lieux et aux objets. Les enfants ne ressentent plus de nécessité à mentionner des objets et des lieux familiers devenus, d'ores et déjà, une partie inhérente à leur cadre de vie. D'ailleurs, lorsque les enfants furent invités à cocher, sur une échelle, la fréquence selon laquelle ils sont en contact avec la nature, [régulièrement, assez souvent, rarement ou jamais], la majorité des réponses fut «régulièrement». Après avoir évoqué les endroits fréquentés à l'extérieur de l'habitat, nous abordons l'intérieur résidentiel afin de mesurer la fréquence selon laquelle l'enfant serait en contact avec les espaces intérieures du cadre habité.