I.3. Besoins du cadre institutionnel

En exprimant les besoins de sa demeure, le g. Institution classe en priorité le besoin de vivre au sein de la famille, dans la maison parentale. Ensuite, Il manifeste le besoin de sécurité et de provisions, symboles de nourriture tant affective qu'alimentaire. Enfin, il évoque la pénurie de mobilier et d'équipement dont souffre la demeure (figure 7.1). Les besoins manifestés sont classables sous deux rubriques : celle des relations affectivo‑familiales (psychologiques) et celle des besoins physiques, voire élémentaires (physiologiques). Il s'agit de sceller les liens familiaux, d’une part, et de favoriser l’accessibilité aux nécessités physiques élémentaires, d’autre part.

Au premier niveau, et dans la moitié des cas, apparaît le besoin de l'enfant de rejoindre sa propre famille afin de vivre «ensemble», dans une ambiance «belle» et «heureuse». La famille n'est pas uniquement composée des parents, de la fratrie et de la famille proche, mais aussi des membres absents et éloignés de la famille pour motif de voyage ou d'hospitalisation. La famille, à savoir «ma famille» désirée est, donc, celle qui est «complète» du fait de la présence des personnages déjà cités et particulièrement de la mère qui «prépare les repas». Elle représente, de ce fait, le centre de l'affectivité et des soins prodigués à l'enfant.

En second lieu, se classent les exigences représentées par la rubrique de «sécurité et provisions». En fait, les deux termes expriment une réalité unique à double face : psychique et matérielle. La sécurité psychique n'a pas été détaillée par l'enfant, mais étant donné la globalité des réponses, nous considérons qu'elle consiste à vivre perpétuellement au sein de sa famille, sans être exposé à la séparation que nécessite la vie institutionnelle. Tandis que les «provisions» sont explicitées par «la nourriture», «l'alimentation», «la viande», «les produits laitiers», et les «boîtes de conserves»(2/3 du g).

Au troisième plan, s'expriment les besoins physiques d'équipement et de mobilier indispensables au fonctionnement d'une maison. Sous ce titre, les enfants classent les fauteuils, les tables, les lits ainsi que les appareils électroménagers, les installations sanitaires et la climatisation (3/4 du g.).

En somme, le besoin de consolider les liens familiaux nécessite obligatoirement le rassemblement des membres de la famille notamment ceux qui vivent ailleurs. Ces résultats révèlent en effet que la formulation des besoins s’effectue en fonction de l’absence, de l’insuffisance et des carences éprouvées au quotidien.

Quant à la liaison entre l'expression des besoins résidentiels et le sexe de l'enfant, elle s'avère peu significative. Toutefois, il semblerait que les filles sont plus nombreuses que les garçons à exprimer le besoin de «famille» et de «soins». L'identification des besoins de la maison nous mène à l'exploitation des aspirations projetées sur l'environnement familial, social et résidentiel de l'enfant.