III.2. Désirs de modification / Village d'enfants

Les premiers espaces amassant les désirs d'amélioration du g. Village sont par ordre d'importance : les espaces de verdure, la chambre à coucher et la salle de séjour. Les principaux désirs d'amélioration vis-à-vis de l'environnement rappellent la symbolique du relationnel et du renouveau.

La symbolique relationnelle correspond, d'une part, au désir de s'entourer davantage d'objets symboliques inanimés et d'intervenir, d'autre part, sur des objets animés. Les objets inanimés attirants sont illustrés par les objets transitionnels tels que des peluches, des jeux et des jouets aussi bien que par les objets de dévotion tels que des statuettes, des icônes et des bibelots. L'intervention sur les objets animés s'oriente vers l'environnement naturel, notamment le sol, afin de l'enrichir et de multiplier la plantation des légumes et des arbres fruitiers (tableau 7.3).

Quant à la symbolique du renouvellement, elle s'exprime dans le désir d'intervenir sur les objets, les meubles et les équipements afin de les réparer, les renouveler et les remettre à neuf. La rénovation évoquée fascine l'enfant qui se représenter de objets encore plus fascinants et plus attrayants.

Comparé aux autres, le g. Village est seul à manifester le désir de posséder davantage des peluches, des jouets et des jeux. Comme si le lien aux objets se substituait au rapport à l'habitat ! Les désirs visent les objets en dépit du contact quotidien avec les lieux. Ainsi, la valorisation des peluches et des jouets comme compagnons sécurisants et rassurants dépasse la valorisation des espaces peu évocateurs de désirs. Par contre, l'environnement naturel faisant référence au sol, à la fertilité, à la vie, au dissimulé et à la mort, capitalise les désirs de modification. Les enfants se sentent concernés par cette capacité environnementale de produire, de donner et surtout de satisfaire des besoins et de remplir un «vide». Les souhaits à l'égard de l'environnement sont plutôt utilitaires et non décoratifs, puisque les légumes et les fruits sont voués à la consommation afin de satisfaire un besoin et de produire un «plein» (Fustier, 1993). Ensuite, c'est précisément parce que le sol fait référence au dissimulé et à la mort, qu'il mobilise les désirs des enfants qui sont à la recherche de la mère et, à travers elle du lien de naissance. Il s'agit de la mère «bonne», cachée quelque part dans la «terre‑mère» par la force d'une absence physique ou psychologique. La terre, est ainsi «maternalisée, c'est à dire médiatisée par la figure maternelle dont elle est porteuse des vertus et des qualités»(Chouvier, 2002). Quant à la cuisine, elle n'est pas considérée comme un endroit évocateur de désirs, soit parce qu'elle est bien entretenue, soit parce qu'elle n'offre pas aux enfants l'opportunité de manipulation et de personnalisation.

Habitat village
Liste des lieux
Améliorations désirées
Modalité citée en n° 1 en %
Améliorations désirées
Modalité citée en n° 2 en %
Chambre à coucher Renouveler le mobilier 20% Objets de transition 17,5%
Salle de séjour Décor 30% Espace personnel 17,5%
Cuisine Réparation 5% Décor 5%
Salle à manger Installation médiatique 10% Décor 10%
Salon Décor 17,5% Meuble supplémentaire 15%
Lieuxde prière Objets de dévotion 25% Décor 7,5%
Espaces de verdure Enrichir espaces verts 40% Plantation de végétation 25%
Lieux de sport / jeux Réparation 17,5% Travailler le sol 2,5%
Tableau de caractéristiques des modalités les plus fréquemment citées. Population Villages