Synthèse Générale
- Autour des résultats -

« Tes Invités sont dans ta Maison et ta Clef reste dans ta Poche ! » Proverbe Libanais

Les résultats obtenus sont interprétés en fonction du cadre théorique général, déjà établi, au départ de l'étude. Un rapprochement est effectué entre nos résultats et d'autres, d'ordre international. Rappelons que les conclusions sont issues d'un essai comparatif entre trois échantillons d'enfants dont les conditions d'habitation sont variées et spécifiques. Les enfants sont presque à la même période du cycle de vie, voire vers la fin de la phase de socialisation. Ayant le même niveau scolaire, ils se situent par contre sur une échelle d'âge plus ou moins étendue.

Le premier échantillon d'enfants [g. Maison]habite au foyer parental au sein de la famille biologique. Les habitations sont des maisons de type individuel ou de type appartements dans des immeubles à étages. La propriété des lieux revient aux parents dans la plupart des cas, sinon aux grands-parents. Peu nombreuses sont les familles résidant dans des maisons louées, étant donné que les familles libanaises planifient pour la possession du lieu de vie et moins pour la location.

Le second échantillon [g. Village] est constitué d'enfants logeant sans leurs familles biologiques dans des habitats de type villages d'enfants. Le cadre familial est constitué d'une fratrie reconstituée et d'une «mère» en dévotion. L'habitation, constituant leur cadre de vie, est de style maison individuelle, duplex dans la plupart du temps. Elle est entourée par d'autres maisons où les passages et les ruelles amenant de l'une à l'autre sont réservées aux habitants du village et à leurs visiteurs. La propriété des maisons revient à l'association des Villages d'enfants.

Le troisième échantillon, [g. Institution] est représenté par des enfants demeurant dans un cadre institutionnel. Celui‑ci est organisé en fonction d'un nombre assez large d'enfants y résidant principalement, mais retournant dans le foyer parental durant les périodes de longues vacances. Ils y vivent avec des pairs, d'âges très variés et de niveaux scolaires diversifiés, en compagnie des éducateurs et du personnel des lieux. La gestion et la propriété des résidences institutionnelles dépendent soit du secteur public (gouvernemental), soit du secteur privé des individus aisés financièrement ainsi que des associations à but non lucratif.

De point de vue théorique, nos résultats révèlent que les rapports à l'habitat sont irréductibles aux aspects fonctionnels de celui‑ci et qu'ils déclenchent également des processus sociaux et symboliques activant, par conséquent, l'investissement émotionnel et affectif des lieux. Ainsi les rapports à l'habitat ne ressortent pas directement de l'utilité fonctionnelle de celui‑ci, mais ils sont aussi modulés par le rôle socialisant de l'habitat, par les liens parentaux et sociaux aussi bien que par les expériences, les sentiments et les émotions qui les régissent. Ces résultats montrent donc que l'évaluation du milieu de vie n'est pas la résultante d'une réflexion théorique mais qu'elle découle plutôt d'un cadre de référence social, affectif et symbolique fortement actif à l'âge précoce. Les points forts ressortissant de cette étude sont évoqués ci‑après, en parallèle à d'autres recherches.