5.3. Impact du genre

L’appartenance sexuelle exerce une influence sur les inclinations et les préférences environnementales faisant que les espaces médiatiques, ludiques et sociaux attirent les garçons plus que les filles. Par contre, les garçons manifestent un attachement moins fort aux espaces d'intimité, de solitude et de retrait social. Par ailleurs, les lieux à caractère intime tels que la chambre à coucher et la maison parentale exercent davantage leur charme sur le genre féminin. Les garçons sont plus attachés à l'environnement extérieur du foyer que les filles. Ce constat montre l'influence sensible du genre sur les rapports à l'habitat et sur les sentiments d'attachement.

Notre résultat rejoint d'autres études ayant déjà montré l'influence du genre sur les rapports à l'environnement. Comme les lieux sont liés aux activités quotidiennes, Saegert & Hart (1975) considèrent que les filles sont généralement plus orientées que les garçons vers des activités passives et moins aventureuses. Lyod (1975) constate aussi que le monde intérieur du foyer est davantage considéré par les femmes. Elle ajoute qu'à l'inverse du genre masculin, les femmes manquent de désir pour l'aventure à l'extérieur. Malgré le fait que les deux sexes manifestent un degré élevé de sensibilité envers le foyer, Tognoli (1980) remarque qu'au Nord‑Est de Scottland les hommes sont plus portés que les femmes à se distancier du foyer, de par leur éducation. Ce constat rejoint aussi l'étude de Sebba (1991) basée sur deux échantillons d'enfants de région urbaine et rurale et sur un autre échantillon d'adultes. Rachel Sebba constate que les garçons ont tendance à choisir des espaces extérieurs au foyer et que les ruraux (deux sexes) maintiennent des rapports denses avec l'extérieur proxémique. Par contre, les filles aussi bien que les urbains sont davantage poussées vers les espaces intérieurs du foyer. Il semblerait aussi que dans la culture méditerranéenne de l'Espagne, l'attachement du genre féminin aux lieux est plus fort que celui manifesté par le genre opposé (Hidalgo & Hernandez, 2001). Les résultats amorcés par ces auteurs s'appliquent d'ailleurs à des niveaux variés de l'échelle spatiale tels que l'habitat, le voisinage et la ville.