Nos remerciements vont d’abord au Professeur Charles Gardou pour son « accompagnement » qui a donné direction à ce travail. Nous y avons rencontré empathie et exigence, en quelque sorte mise en pratique de l’objet de notre recherche. Qu’il trouve ici l’expression de notre reconnaissance.
Nous voudrions également remercier tous ceux et celles qui, de DHEPS en DEA, nous ont également « accompagné » dans ce travail autour de la filiation adoptive. Ils se reconnaîtront, les uns pour leurs encouragements et leurs apports, les autres pour leur patience, d’autres pour leur aide technique, d’autres encore pour nous avoir donné la possibilité de conduire cette recherche dans le cadre de notre activité professionnelle, d’autres enfin pour ce que nous appellerons leur « autorisation » .
Enfin, que nos remerciements aillent aux futurs adoptants qui nous ont offert de pouvoir les rencontrer lors des entretiens. Nous y avons puisé le sens de notre point de vue.
A Geneviève
A Claire-Line, Aude-Marie et Isabelle.
« Que Dieu nous donne la sérénité d’accepter les choses que nous ne pouvons pas changer, le courage de changer celles que nous pouvons changer, et la sagesse de pouvoir en saisir la différence » 1 .
« Nous naissons pour ainsi dire provisoirement quelque part et c’est peu à peu que nous composons en nous le lieu de notre origine, pour y naître après coup et chaque jour plus définitivement » 2 .
L’adoption est une rencontre dont les finalités peuvent être ainsi énoncées : « Une famille pour un enfant – un enfant pour une famille ». La recherche de l’équilibre à construire par les adoptants entre ces deux finalités est un enjeu décliné dans ses trois dimensions. Il s’agit en effet pour les futurs parents de se préparer à devenir parents d’un enfant qu’ils n’auront pas conçu et d’être disponibles aux aspects spécifiques de la filiation adoptive ; il s’agit pour eux également de construire un apparentement qui aura lui-même à conjuguer dans l’action désirs et réalités et dont la réalisation ne semble pas pouvoir obéir à des normes morales prédéfinies ; enfin la troisième dimension met en jeu les autres « acteurs » de l’adoption que sont les « pairs » parents adoptants, les Organismes Agréés pour l’Adoption et les professionnels des Services Départementaux..
L’auteur interroge alors la notion d’accompagnement éducatif qui offrirait aux futurs parents adoptants les conditions leur permettant de construire l’équilibre souhaité. Cette posture, recherchée dans les intervalles des attentes institutionnelles de l’évaluation, et des attentes d’opérationnalité des futurs adoptants ayant reçu autorisation à le faire, se révèle une disposition, fonction plus que mission, centrée sur le sujet et son projet. « Accompagner les futurs parents à l’adoption » devient synonyme d’une praxis offrant aux adoptants les possibilités d’unifier motivations et finalités, intention et effectuation, éthique et morale sous le primat du sens. L’auteur-acteur en vient à formuler des propositions de dispositifs institutionnels afin que ces temps de marge que sont les périodes d’évaluation et de validité d’agrément deviennent également des espaces préparant la rencontre espérée.
Adoption may be defined as a meeting the aims of which can be summed up as follows: “give a child a home, give a family a child”. Regarding these two ends, what is at stake is the quest for a longed balance by the people wishing to adopt. Basically, this pursuit has three levels. Indeed, the parents-to-be first have to think deeply of becoming the parents of a kid they did not conceive, and then to be aware of the specific aspects related to adoptive affiliation. Moreover, they have to shape a family-relationship that is to combine common hopes and realities in daily life, but whose achievement is unlikely to be fit for any pre-established ethical norm. Eventually, the third level includes the other “actors” of the process of adoption namely the “peers”, the parents wishing to adopt, the organizations registered for adoption and the local people working for it.
So the author examines the theme of educational support that would provide the parents wishing to adopt with conditions favoring the realization of the desired balance. This situation is searched for in the interval of the institutional expectancies for the assessment, as well as the efficiency expectancies of the parents wishing to adopt and who were allowed to do so. That situation turns out to be a disposition, more like a function than a mission, being centered on the subject and its project. “Providing help about adoption for the parents-to-be” becomes synonymous with a praxis that allows the parents wishing to adopt to unify motivations and aims, intention and effectuation, ethics and morality in the strict sense of the word. The author-actor now reaches a point where he expresses proposals about the institutional devices so as to turn these gaps, namely the periods of assessment and of assent validity, into spaces that could set up the desired meeting.
Adoption, filiation, apparentement, accompagnement éducatif, éthique, pairs, sens, travail social.
Cette « prière de la sérénité », d’inspiration stoïque, est citée par G. BATESON in « Vers une écologie de l’esprit » et G. BATESON ajoute : « … et Dieu, c’est Dieu au sens où vous l’entendez ».
Rainer Maria RILKE.