Comparons tout d’abord la circulation des enfants et son mode particulier qu’est l’adoption occidentale. Nous nous référons pour cela aux ouvrages de S. LALLEMAND et A. FINE. Cette dernière met l’accent sur le fait que «dans les sociétés traditionnelles, les géniteurs ne disposent que d’une liberté relative. Ils sont soumis aux contraintes de leur propre parenté, à qui les coutumes donnent une sorte de pouvoir sur leur progéniture. L’enfant est ‘’dû’’ à la parenté, la parenté ascendante a un véritable droit de préemption… » 14 . Inversement, écrit-elle, dans les sociétés occidentales, on voit «l’émergence de nouvelles filiations électives et l’affirmation de la famille comme espace de l’élection affective…. modifiant peu à peu la définition sociale de la filiation » 15 . S. LALLEMAND met l’accent sur la fonction de l’adoption comme mode d’alliance entre familles et communautés, et étudie «les rapports que pouvaient entretenir la circulation des femmes et celle des enfants… et les modes d’articulation de ces transferts d’enfants avec les phénomènes matrimoniaux » 16 .
A. FINE. Adoptions. Ethnologie des parentés choisies. Paris, Maison des sciences de l’homme,1998, p. 3.
A. FINE. Ibidem, p. 3.
S. LALLEMAND. La circulation des enfants en société traditionnelle. Paris. L’Harmattan, 1993, p. 23.