-1.3.2- Les deux formes juridiques de l’adoption.

L’adoption est un acte de droit privé par lequel l'adoptant acquiert la puissance paternelle sur un membre d'une famille déjà soumise au pouvoir d'un pater- familias. Comme on peut le voir, il n'est pas question ici d'enfant abandonné. Le consentement du père est nécessaire. Un pater familias pouvait ainsi adopter son petit-fils avec le consentement de son père, c'est-à-dire de son propre fils. Et c’est Justinien qui institue l'adoption comme déclaration faite devant magistrat : l'adoption relevait pour la première fois d'un jugement. L'adoption prend alors deux formes :

• L’adoptio minus plena était applicable lorsque l'enfant était confié à une personne autre qu'un ascendant, cette forme permettant à l'adopté de rester dans sa famille d'origine, tout en héritant de l'adoptant.
• L'adoptio plena, par un ascendant qui n’avait pas l’adopté sous sa puissance, doublait du lien adoptif le lien affectif présumé et conservait donc sans danger pour l’adopté les effets de l’institution.

Ainsi, à Rome et Athènes, la paternité est adoptive, c’est-à-dire que le père devient père par un acte volontaire : c’est son droit. C’est lui qui choisit son enfant. L’adoption est passée du domaine religieux au domaine politique et juridique, devenant peu à peu une institution c’est-à-dire une construction sociale. Les deux principales formes de l’adoption romaine ont donné les deux formes de l’adoption aujourd’hui en vigueur en France : l’adoption simple et l’adoption plénière, et cela après une évolution que nous allons voir maintenant dans sa dimension juridique en droit français.