-Chapitre 2- L’adoption en France : une construction juridique et une réalité en mouvement.

La filiation juridique est définie par la loi et désigne la descendance qui consiste en une parenté personnelle du côté paternel comme du côté maternel pour un individu donné. Cette institution n’a pas pour objectif d’établir des vérités biologiques mais de permettre une organisation sociale, d’établir des règles de transmission (nom, patrimoine et valeurs) et de garantir celles de l’exogamie. La filiation juridique vient donner à chacun ‘’sa’’ place dans la lignée, séparant les sexes et les générations. Ainsi la filiation ne peut exister juridiquement entre un enfant et ses géniteurs si cet enfant est né d’un inceste.

En droit français aujourd’hui, la filiation adoptive est avec la filiation légitime et naturelle une des trois formes de filiation. Nous allons appréhender son évolution toujours en mouvement. Nous donnerons, dans un premier temps, les principales étapes historiques de l’institutionnalisation de cette filiation ; donnant les conditions juridiques relatives aux adoptants et aux adoptés, nous préciserons les conditions mises par la loi au prononcé du jugement d’adoption.