-2.1.3-... et conjugue aujourd’hui les intérêts de l’adoptant et de l’adopté.

Le Code Civil Napoléonien restera inchangé, quant à la filiation adoptive, pendant 100 années. Les modifications juridiques interviennent dans les étapes suivantes.

• Loi du 27 juin 19O4 : 1OO ans après 18O4, la notion d'intérêt de l'enfant apparaît et est retenue. « Les motifs de l'adoptant doivent être reconnus justes, les avantages pour l'adopté évidents. ». L’enfant devient juridiquement une personne avec des droits. Le «sentiment de l’enfance », comme le nomme Ph. ARIES, devient une réalité sociale. 
• La loi du 19 juin 1923 permet l'adoption des enfants mineurs et énumère les garanties exigées des adoptants dont l'âge minimum est abaissé à 4O ans. L’enfant est digne d’intérêt et digne d’être éduqué, d’avoir des parents et une famille.
• La loi du 29 juillet 1939 introduit la légitimation adoptive qui rompt les liens de l'enfant avec sa famille d'origine et est irrévocable. Cette nouvelle législation ne peut concerner que les enfants ayant moins de 5 ans, abandonnés ou de parents inconnus ; elle confère à l’enfant «les mêmes droitsque s’il était né du mariage ». L’adoption «ordinaire » est toujours en vigueur et ne concerne quasi que les adoptions intra-familiales. Ce concept de «légitimation adoptive » prépare déjà la loi de 1966.
• La loi du 23 avril 1949 donne la possibilité aux adoptants de modifier les prénoms des adoptés.
• Les lois de 1941 et 1957permettent dans certaines situations relatives aux adoptés (enfants orphelins ou abandonnés du fait de la guerre) leur adoption par des couples ayant des enfants légitimes.
• L’ordonnance de décembre 1958 institue l’adoption en qualité de décision soumise à un jugement. L’adoption qui jusqu’alors était restée un acte fondé sur la seule volonté des contractants devient une nouvelle filiation soumise au prononcé d’une décision judiciaire, sous le principe de la volonté publique et non plus privée.
• La loi de 1966, actuellement en vigueur et reprenant la distinction romaine, institue l'adoption simple et l’adoption plénière, remplaçant la légitimation adoptive et l’adoption ordinaire (l’âge des adoptants est abaissé à 35 ans). Cette même loi met en place l'obligation d'un «entretien pré-adoptif » qui doit évaluer les conditions d'accueil offertes à l'enfant.
• Le décret du 12 octobre 1967 précise cette première forme d'agrément.
• La loi de 1976 permet l'adoption sans restriction quant à la présence ou non d'enfant au foyer. Les adoptants doivent avoir 5 ans de mariage ou être âgés de 30 ans au moins.
• En 1985, le décret du 23 août précise les conditions relatives à l'agrément des personnes qui souhaitent adopter un enfant, que cet enfant soit français ou étranger. Cette autorisation, donnée par le Président du Conseil Général de chaque Département, se veut être une garantie offerte à l’enfant qui sera adopté.
• En 1996, la loi réduit l’âge minimum des adoptants à 28 ans, la durée minimum de mariage est ramenée à 2 ans. L’agrément pour adopter entre dans le Code Civil. Des aménagements sont apportés : l’adoption plénière peut être révoquée pour des motifs graves ; au-delà de quinze ans, dans certaines circonstances, un enfant peut être adopté plénièrement ; une adoption simple peut être convertie en adoption plénière.