Pour D. JODELET 55 , «dans la représentation, il n’y a pas re-production mais production mentale et re-construction du réel … la représentation est expressive du sujet». Cela signifie que dans toute représentation, il y a une part subjective liée à l’imagination, à la créativité. Cette dimension subjective de la représentation conduit à un décalage entre le référent et l’image de la représentation. Cette re-construction du réel, c’est-à-dire de l’objet-référent, crée, nous dit D. JODELET, une dissemblance, un décalage qui peut être une distorsion (les attributs de l’objet sont présents mais minorés ou accentués par le sujet) et/ou une supplémentation (qui donne à l’objet des attributs qui ne lui appartiennent pas) et/ou une défalcation qui est le processus inverse (qui enlève des attributs).
Nous pouvons donc dire que les représentations résultent de processus cognitifs dans le rapport que le sujet entretient avec l’objet, dans la connaissance qu’il s’en fait, et résultent aussi de mécanismes intra-psychiques propres à chaque sujet (projections fantasmatiques, investissements pulsionnels, identifications, motivations…). Ces processus articulent des référents pour produire une image figurative de l’enfant. Nous aurons alors à repérer ces référents et à comprendre de quelle manière et dans quelle mesure ils participent à la construction des représentations des adoptants.
D. JODELET. Les Représentations Sociales. Vendôme, PUF, 1989, p. 78.