-Chapitre 2- L’agrément adoption comme espace potentiel.

Nous pouvons considérer le temps d’agrément comme un temps qui relie la demande d’agrément et son obtention. Ce temps, dans lequel se déroulent la procédure d’agrément et les entretiens, peut également, à notre sens, être rapproché de ce que DW. WINNICOTT nomme « l’espace potentiel entre le bébé et la mère » » 279 . L’auteur écrit : « Cet espace varie beaucoup selon les expériences du bébé en relation avec la mère ou la figure maternelle. J’oppose cet espace potentiel au monde du dedans…. et à la réalité existante ou du dehors (qui a ses propres dimensions et peut être étudiée objectivement et qui, bien qu’elle puisse varier selon l’état de l’individu qui l’observe, reste, en fait, constante) » 280 . Ainsi, nous faisons l’hypothèse selon laquelle, le temps et le contenu de la procédure d’agrément, donnés comme « réalité existante ou du dehors » sont séparés du monde intérieur des adoptants ; il y a entre ces deux mondes un espace qui les unit et les sépare en même temps. « Cet aire si vaste qui se situe entre l’objectivité et la subjectivité…  aire intermédiaire qui se situe entre la réalité intérieure de l’individu et la réalité partagée du monde qui est extérieure ». » 281 nous semble, « potentiellement », être le temps où les adoptants se réapproprient la procédure, la transforme, et l’interprète. C’est ce que nous verrons d’abord en nommant l’agrément comme « objet objectif et subjectif ».

Notes
279.

DW. WINNICOTT. Op. cité. p. 59.

280.

DW. WINNICOTT. Op. cité. p. 60.

281.

DW. WINNICOTT. Op. cité. p. 33.