Entretien n° 19. Monsieur et Madame PROST : « on est passé en commission et ça nous a débloqués ».

• AS : la première question que j’avais envie de vous demander est de savoir pourquoi vous avez demandé un agrément adoption ?
• M : la démarche d’adoption, c’est une démarche de don quelque part que l’on souhaite faire à un enfant qui n’aurait pas eu la chance d’avoir des parents et qui serait dans un pays défavorisé, et l’objectif c’est de lui apporter cet amour qui lui manque et un peu de confort ; sachant que nous, notre objectif c’est d’adopter un enfant africain.
• AS : et cette idée d’accueillir un enfant né en Afrique ?
• Mme : ça a toujours été, on prendra un enfant autre, pas français donc étranger et puis là c’est venu tout seul, il sera d’Afrique, c’est un continent qui m’attire donc par sa culture
• AS : c’est un continent que vous connaissez ?
• M : non
• Mme : on n’y est pas allé, mais
• M : le feeling
• Mme : oui, quand on voit quelque chose d’africain, on sent quelque chose qui passe.
• AS : donc au niveau du temps, vous avez votre enfant et vous pensez à l’adoption depuis quand ?
• Mme : depuis le moment où on s’est rencontré.
• AS : et chacun y avait pensé avant votre rencontre ?
• Mme : oui, c’est vrai que moi quand j’y réfléchissais, je me disais “il y a une possibilité”, une femme se dit toujours qu’il y a là une possibilité…et je me suis dit pourquoi pas si...
• M : en tant qu’éventualité, c’est quelque chose que j’avais tout à fait intégré.
• AS : avant de vous rencontrer ?
• Mme : oui, et au bout d’un moment on en a parlé et finalement on avait la même idée.
• AS : c’est quelque chose qui faisait partie un peu...
• Mme : de chacun
• AS : de votre vie et qui a été présent dès la constitution de votre couple ?
• M : oui, c’était si on n’arrive pas à en avoir nous, on ira vers l’adoption internationale. , et on a gardé cette idée.
• Mme : d’agrandir la famille avec cette possibilité.
• AS : et pourquoi le deuxième enfant et pourquoi pas le premier ou le quatrième ?
• M : c’est pas “pourquoi le deuxième ? ”, c’est “pourquoi pas le premier ? ”.
• Mme : c’est vrai que ce soit le deuxième ou le troisième...
• AS : alors pourquoi pas le premier ?
• Mme : d’abord parce qu’on y est arrivé
• M : c’est venu très rapidement, donc la question ne s’est pas posée en fait.
• Mme : c’est vrai que c’est après la fille qu’on s’est dit, on va se lancer, c’est vrai que la première est venue, on ne s’est même pas...
• AS : et pourquoi pas la deuxième comme la première ?
• M : et bien c’est en cours
• Mme : donc ce sera le troisième.
• AS : et quand vous aviez initié votre demande d’agrément, vous n’étiez pas enceinte puisque vous avez l’agrément depuis septembre ?
• Mme : oui, c’est ça puisqu’on est passé en commission au mois de... parce qu’en fait c’est ça qui nous a.. débloqués, on va dire.
• AS : donc au moment où vous faites votre demande d’agrément, il y avait une infécondité secondaire ?
• Mme : oui
• AS : vous avez été enceinte un peu après l’obtention de l’agrément ?
• Mme : oui, c’est vrai qu’on ne s’y attendait pas et qu’on pensait vraiment d’abord avoir un enfant adopté.
• M : et on voulait anticiper un peu parce que c’est des démarches qui sont quand même assez longues, les démarches d’agrément, après les associations, donc on voulait anticiper pour ne pas créer trop d’écart entre les enfants entre le premier et le deuxième et le troisième.
• Mme : on ne veut pas qu’ils aient trop d’écart, comme ce que j’ai connu chez moi, on a trois ans de différence avec mon frère et ma sœur.
• AS : vous aussi, vous avez des frères et sœurs ?
• M : j’ai une demi-sœur mais on a douze ans d’écart.
• AS : donc cet écart d’âge c’est quelque chose que vous vouliez éviter ?
• Mme : oui, pas trop d’écart entre les enfants.
• AS : vous avez vécu comment l’agrément ?
• Mme : bien ça n’a pas été... ça nous a permis de nous poser d’autres questions, de réfléchir, mais ça n’a pas été quelque chose de terrible
• AS : ce n’est pas une épreuve ?
• M : non, ce n’est pas une épreuve ; non c’était un éclairage sur certains points qu’on avait sous-estimés
• Mme : ça nous a permis de réfléchir ; c’est vrai qu’on avait des idées, mais ça nous a permis d’avancer encore plus dans la réflexion.
• AS : et la réflexion, elle vient comment ?
• M : c’est les conversations, les entretiens, c’est le film qui est très bien fait.
• Mme : et puis après, entre nous en discuter, c’est vrai que ça nous a.... avec les familles, quelques amis,
• AS : il y a combien de personnes environ à qui vous avez parlé de votre projet ?
• Mme : les amis proches et la famille, une trentaine de personnes.
• AS : donc pour vous l’agrément n’a pas été simplement une évaluation ?
• M : évaluation au sens examen du terme ?
• Mme : qu’il fallait à tout prix passer cet examen pour avoir quelque chose ? On sait que c’est un passage obligé, de toute façon, mais bon ça ne me faisait pas spécialement peur.
• AS : c’est ça, vous étiez assez sereins ?
• Mme : oui, on savait ce qu’on voulait
• M : on n’a jamais douté ; qu’on ne l’aurait pas où...
• Mme : en fait on n’a pas subi ça comme certains le subissent, comme une épreuve insurmontable ; on savait qu’on était ensemble, donc
• M : il n’y a pas eu de stress lié à cet examen.
• Mme : on ne l’a pas vécu comme ça.
• AS : vous aviez l’impression que vous auriez l’agrément, avant que la commission ne se réunisse ?
• Mme : oui, oh, on avait quand même un petit doute mais,
• AS : et ce doute a disparu quand vous êtes venus voir les comptes-rendus
• Mme : oui, ça correspondait bien à ce qu’on pensait, ce qu’on avait dit, nos personnalités.
• AS : et quand vous avez reçu l’agrément, vous avez eu quelles réactions ?
• Mme : ah bien, bien contents ; on était bien content, oui
• AS : et cet agrément représentait quoi pour vous ?
• M : c’est une étape importante qui nous permettait de dire qu’on peut passer à l’étape suivante, de voir des associations, et avancer encore plus...
• AS : si l’agrément vous avait été refusé, vous auriez dit et fait quoi ?
• Mme : on aurait peut-être recommencé
• AS : vous auriez fait appel ?
• M : oui, sans doute.
• AS : vous étiez aussi content que votre épouse
• M : non, c’était important pour moi aussi. Quelque part être reconnu comme parents à statut adoptant, donc quelque part c’est un élément de réponse qui disait qu’on avait un couple qui était “normal”, on ne peut pas confier des enfants comme ça
• AS : et le fait d’être parents vous permettait de dire que ce n’était pas cet enjeu là qui était dans l’agrément ?
• M : non, puisqu’on est parents
• AS : et l’agrément avait quel enjeu autre que celui d’ouvrir effectivement la possibilité de l’adoption ?
• M : je dirais que c’était une manière de dire qu’on était un couple adoptant, donc avec des critères de stabilité, d’équilibre, pour les enfants adoptés mais aussi les autres, moi, je l’ai plus vu comme ça.
• AS : et pour vous ?
• Mme : quelque part on nous disait «vous correspondez au moule “parent” que la société a », parce qu’il faut être comme ci ou comme ça, c’est vrai que quelque part on se dit, on correspond au moule, mais surtout ça ouvre la voie pour avoir l’enfant qu’on désire. C’est vrai que ça permet de dire, on correspond aux parents qu’il faut pour un enfant qui est quelque part.
• AS : vous avez souffert du fait de ne pas pouvoir concevoir un deuxième enfant quand vous l’avez souhaité ?
• Mr : oui, c’était des fausses couches, des immobilisations, c’était pour moi, enfin surtout pour une femme... on veut trois enfants ; une famille avec des enfants c’est quelque chose ; c’est vrai que l’agrément ça nous permettait de pouvoir en avoir un. Donc c’est une période, comme tout parent qui ne peut pas avoir d’enfant, et quand on se voit échouer à chaque fois, au bout d’un moment...
• AS : vous connaissez des personnes qui ont adopté ?
• M : des voisins, la petite est arrivée au mois d’août ; elle est arrivée de Roumanie
• Mme : oui on les côtoie parce qu’elle va à l’école, donc et ça a l’air de bien se passer ; elle s’est très bien adaptée et ils sont ravis
• AS : ce sont les premiers ou les seuls adoptants que vous connaissez ?
• Mme : disons que moi je connaissais vers chez mes parents une famille déjà de cinq garçons et qui ont adopté deux petits asiatiques, un bébé et un, un peu plus grand ; ils avaient des problèmes donc après ils ont pris un bébé, donc nous on les voyait à l’école, ça se passait bien, et là j’ai su après qu’ils ont adopté deux petits africains, donc c’est des gens que j’ai vus...
• AS : vous aviez quel âge quand ils les ont accueillis ?
• Mme : moi, j’étais en début d’adolescence, j’avais onze douze ans ; parce qu’ils allaient en primaire avec mon frère ; ils étaient un peu plus grands
• AS : donc ils avaient adopté deux enfants...
• Mme : en plus de leurs cinq et puis après deux autres ; mais moi j’étais déjà partie, donc j’ai plus vu grandir les deux premiers, en faisant du sport on les croisait.
• AS : et les enfants africains, ils les ont accueillis longtemps après ?
• Mme : nous on était parti, donc ils ont dû les accueillir peu de temps après.
• AS : donc ce sont vos parents qui vous en ont parlé ?
• Mme : oui parce qu’ils les croisent...
• AS : et de votre côté ?
• M : non personne
• AS : vous avez pris contact avec Enfance et Famille d’Adoption ?
• M et Mme : non
• AS : c’est ça, vous ne ressentez pas le besoin, l’intérêt de rencontrer des parents adoptants autres que ceux que vous connaissez ?
• Mme : non, pour l’instant, non.
• M : peut-être quand on va se ré-enclencher dans la démarche, au niveau association.
• AS : vous avez parlé de votre projet avec qui ?
• Mme : nos parents, familles, amis
• AS : et quand vous avez commencé à parler de l’adoption, vous souhaitiez accueillir quel enfant ?
• Mme : donc on avait dit par rapport à notre fille Anne, moins de deux ans, un garçon on avait dit, mais nous garçon ou fille, ce n’était pas… on a une fille, on s’est dit, on va tenter le garçon ; mais c’était surtout plus petit que Anne pour qu’elle garde sa place d’aînée, dans l’ordre d’arrivée quoi.
• AS : et vous aviez mis un âge maximum à l’arrivée de l’enfant ?
• Mme : dix ans
• AS : et entre le moment où vous faites votre demande d’agrément et aujourd’hui, cette attente par rapport à l’enfant n’a pas changé ?
• Mme : non, non,
• AS : le fait d’accueillir un enfant déjà un peu grand ?
• Mme : non, ça n’a rien changé.
• AS : et comment finalement cette idée d’accueillir un enfant né en Afrique vous est venue ?
• M : c’est plus une question culturelle
• Mme : moi, c’est plus, j’ai une tante, sa sœur est avec quelqu’un qui est noir, et donc ils ont des enfants noirs, peut-être que ça aussi... mais c’est plus l’aspect culturel, leurs façons de voir les choses, c’est enrichissant.
• AS : et c’est quoi qui est particulier en Afrique ?
• Mme : leur façon de vivre, ils ont l’air plus cools
• M : oui, c’est tout, la couleur, le rythme, la musique,
• AS : donc la couleur de la peau, loin d’être un handicap, pour vous, c’est l’inverse ?
• Mme : et bien, oui
• AS : et vous ne craignez pas des phénomènes de racisme, de rejet ?
• M : il y en aura forcément
• Mme : oui, au niveau de l’école, quand ils sont petits, parce qu’on sait qu’ils ne se font pas de cadeaux ; pareil peut être au collège ; c’est sûr qu’il va rencontrer à un certain moment le racisme, mais nous on lui montrera au contraire qu’il a la chance d’avoir ses origines plus celles d’ici, donc ça se complète, donc il aura un enrichissement par rapport aux autres, en plus, d’un côté comme de l’autre on lui montrera qu’il sera plus riche que les autres.
• M : la diversité c’est la richesse.
• AS : c’est pour ça que vous souhaitez accueillir un enfant qui ne vous ressemble pas, il y a ce côté qui vous permettrait de ? ? ?
• Mme : de nous enrichir aussi
• AS : parce que si on vous proposait un enfant qui était blanc de peau, ce ne serait pas vraiment un handicap quand même ?
• Mme : non, non ; pas du tout, si on nous propose un enfant, on le prend ; mais moi, quand je pense à l’enfant, ça lui fait deux branches, et c’est une richesse autre ; d’un autre côté, ça nous apporte aussi et on peut dire qu’on est égoïste parce qu’on pense à nous ; mais c’est vrai que l’enfant...
• M : c’est toujours un échange, que ce soit les enfants naturels ou non, c’est un échange ; on est forcément égoïste dans ce que l’enfant nous apporte.
• AS : il y a quelle différence pour vous entre le fait d’être parents comme vous l’êtes déjà avec Anne, et le fait d’être parents adoptants ?
• Mme : pour moi, ce sera pareil, ce sera deux enfants, point final, il n’y aura pas de différence.
• AS : et vous pensez qu’on pourrait se préparer à devenir parents adoptants ?
• Mme : se préparer mentalement ? ou... dans une grossesse normale, on se prépare déjà à être parents pendant neuf mois, donc l’agrément ça correspond déjà à ça ; donc dans la tête je pense qu’on se prépare ; plus après l’association... donc d’un côté comme de l’autre...
• M : l’attente est importante
• Mme : l’attente n’est pas la même, dans une grossesse, on a neuf mois et on est sûr que...
• AS : donc vous avez un agrément et vous faites quoi ? Vous vous étiez donné quel moment, quel temps pour ?
• Mme : nous, avant qu’on sache, on pensait se lancer tout de suite à l’association, on pensait prendre contact tout de suite.
• AS : et avec quelle association ? 
• Mme : une association qui travaille avec l’Éthiopie ; on ne pensait pas attendre un délai d’un an ; c’était tout de suite.
• AS : et donc les renseignements qui vous avaient été donnés, avec le livret, les informations que vous aviez reçues, ça vous était suffisant pour mettre en route le projet que vous souhaitiez ?
• Mme : oui, c’est vrai que c’était clair, bien fait
• Mr : on a trouvé toutes les réponses aux questions qu’on se posait
• Mme : tous les documents sont bien faits, ils expliquent bien, c’est clair
• AS : donc à ce moment -là, est-ce que vous attendiez quelque chose de quelqu’un, soit des professionnels de la Dipas, soit ? Est-ce que vous étiez en position d’attente, de demande, par rapport à votre projet ?
• Mme : non, à ce moment-là, non. Tout ce qu’on avait à demander, on l’avait demandé ; c’est vrai que les documents sont clairs, nous on a trouvé que...
• AS : et cette œuvre d’adoption vous a déjà répondu ? vous aviez des contacts déjà un peu avancés ?
• Mme : on allait se mettre en contact avec eux
• AS : vous ne l’avez pas fait ?
• Mme : non pas encore ; on s’est dit, on va attendre l’agrément pour voir, pour commencer à faire les démarches.
• AS : les relations que vous avez avec le monde de l’adoption sont de quelle nature ? est-ce que vous avez l’impression que vous avez des contacts avec le monde de l’adoption ?
• Mme : des contacts ? non
• M : on n’en a pas besoin. A la limite, on a besoin de référentiels, c’est-à-dire d’éléments qui nous éclaireraient sur d’éventuels écueils, les pièges, les choses auxquelles il faut faire attention, mais par contre je n’ai pas envie d’être dans une espèce de sous-groupe social de parents adoptants ; on est des parents, point ; on ne se sent pas le besoin d’aller en voir, nos voisins on les connaît, donc ce sont nos voisins, mais... et puis voilà, mais c’est en tant que voisins ; on ne sent pas le besoin de se rapprocher d’un groupe de parents adoptants.
• Mme : on est des parents comme les autres ; que l’enfant soit naturel ou... pour nous c’est des enfants, nous on est les parents et je ne vois pas pourquoi on différencierait entre les parents naturels et les parents adoptifs.
• AS : et est-ce qu’il y a des questions que vous pouvez discuter avec vos voisins adoptants et que vous ne discutez pas avec d’autres parents ?
• Mme : non, moi, je les ai eus à la maison, on a parlé, “est-ce qu’ils vont bien ? ” ; j’ai eu un discours de mère à mère ; pas de parents à parents adoptants ; on parle des enfants, ils sont malades, voilà, des choses de la vie quotidienne.
• M : c’est des parents comme les autres
• AS : et quand vous disiez tout à l’heure “on pourrait demander des précisions par rapport aux difficultés etc. ”, vous le demanderiez à qui ?
• M : à des parents adoptants
• Mme : oui, c’est ça, les pièges à éviter, le racisme, qu’est-ce qui faut faire dans telle situation
• M : oui, mais soit un enfant adopté, soit les nôtres
• AS : donc là ce serait plus auprès de parents qui pourraient avoir vécu des choses comma ça ?
• M : oui, c’est ça, des expériences similaires.
• Mme : éviter des petits dérapages, mais c’est plus après, avec l’accueil de l’enfant. ; quand on va l’accueillir.
• AS : donc ce serait plus quand l’enfant est déjà ?
• Mme : oui ; c’est ça.
• AS : et vous en êtes où actuellement ? Donc vous allez accoucher dans trois mois, et après ?
• Mme : on va attendre, on va d’abord bien s’installer, attendre au minimum six mois, bien rôder sa venue à la maison, bien stabiliser la vie à quatre au lieu de trois et puis on va voir comment ça se passe et on va se lancer.
• AS : donc vous allez vraisemblablement vous tourner du côté de l’œuvre que vous avez pressentie au départ ?
• M : oui
• AS : les choses sont simples pour vous.
• M : ça ne sert à rien de les compliquer
• AS : et cette simplicité, parce que vous n’auriez pas été enceinte, le projet d’adoption aurait été grandement avancé, cette simplicité, ces choses un peu faciles pour vous viennent de quoi ?
• M : ça ne sert à rien de se créer des problèmes, c’est vrai qu’on est très positif
• Mme : oui, on ne se laisse pas abattre comme ça, on essaye toujours de remonter
• M : devant l’adversité, on n’est pas un couple qui baisse l’échine ; “ah il m’en arrive une, et puis une autre”, non, on perd ses clefs et bien on en refait faire et puis voilà
• Mme : on repart de plus belle, ça dure quinze jours et c’est reparti de plus belle.
• AS : oui, c’est une question de tempérament ?
• M : oui, c’est fondamental ; je vois trop de gens qui se font des montagnes de petits problèmes ou qui se noient dans des verres d’eau et tout de suite une accumulation de petits problèmes, ils en font des montagnes ; les gros gros clashs, ils peuvent arriver, mais ils peuvent se prévenir aussi : un exemple, je fais beaucoup de route, il y a plus de risques, donc j’ai pris une assurance décès ; à mon niveau je suis serein ;
• AS : et quand vous rapportez ça à l’adoption, ça donne quoi ?
• M : c’est qu’on fait la démarche d’agrément, et on l’aura... et on l’a eu... et puis après la démarche continue.
• Mme : et si on ne l’avait pas eu, on continuait quand même.
• AS : et quand vous pensez à la réalisation de l’adoption, une fois l’agrément obtenu, vous comptez sur qui ?
• Mme : déjà l’association vers qui on va se tourner
• AS : et vous l’avez choisie comment ?
• Mme : par rapport au pays qu’on a décidé
• AS : il y en avait d’autres ?
• M : la proximité ; on avait vu des reportages, on en a entendu parler, le fait de savoir que c’était un peu connu, que c’est reconnu également, on leur a fait confiance, c’est légal ; et si on a des problèmes on compte peut-être plus sur les gens de l’association que sur la Dipas.
• Mme : la Dipas, c’est vrai que si on avait eu des problèmes, on se serait tourné vers vous.
• AS : pour quel genre de questions qui vous auraient conduits à donner un coup de fil ou à vous adresser à la Dipas ?
• M : pour l’instant, on n’a pas de problème donc
• AS : et vous avez quelle impression sur les relations avec les professionnels de la Dipas ?
• Mme : pour moi, ça s’est bien passé ; on ne s’est pas senti mal à l’aise, bloqué, on se sent à l’aise, on sent qu’on est accueilli, on n’est pas regardé de travers.
• AS : et comment vous pourriez qualifier un peu la nature des entretiens que vous avez eus ?
• Mme : on a senti que chacun faisait bien son travail ; il n’y a pas d’ambiguïté sur le rôle de chacun
• AS : et les entretiens que vous avez eus avec l’assistant social vous ont permis de vous dire qu’il y aurait un avis favorable ?
• Mme : sentir oui pour le dernier entretien, on a senti que c’était bon
• AS : et ce sont des entretiens que vous qualifieriez comment ?
• M : c’est professionnel
• AS : vous attendiez une autre attitude de la part des professionnels ?
• Mme : non, moi j’attendais que vous fassiez votre travail, je ne m’attendais pas à autre chose
• M : non, normal quoi
• AS : vous disiez tout à l’heure “on n’a pas besoin de rentrer dans ce monde de l’adoption”, vous vouliez dire quoi ?
• M : on n’en a pas forcément le besoin, sauf une question précise sur un point ou un autre, et je ne souhaite pas y entrer, pas entrer dans un statut, une catégorisation, à la limite pour se justifier, on veut avoir des enfants, on ne veut pas avoir l’impression de se renfermer dans un sous-groupe. IL ne faut pas croire qu’on est plus à plaindre ou à féliciter, plus à.. parce qu’on a des enfants adoptés ; et se congratuler dans des réunions de parents adoptants.
• AS : en tout cas, ce n’est pas là que vous iriez chercher soit des conseils, soit des informations, soit ? ?
• Mme : dans les associations de parents adoptifs ?
• M : si on a des difficultés, si, je crois
• Mme : on ira chercher conseils
• AS : et quand vous disiez tout à l’heure “on en a parlé”, pour vous ça vous a servi à quoi d’en parler ?
• Mme : au tout début ? on n’en parle pas en terme d’adoption, on parle de l’enfant qu’on va avoir ; on se dit l’enfant qu’on va avoir... c’est l’enfant en lui-même, il fait partie de la famille.
• AS : est-ce que vous auriez aimé être accompagnés et par qui ? et aujourd’hui, quand vous reprendrez votre projet, vous pensez vous faire accompagner ?
• Mme : par quelqu’un de la Dipas ?
• AS : ou quelqu’un d’autre ?
• Mme : accompagnés dans quel sens ?
• M : non pas spécialement, c’est l’association qui...
• AS : donc une fois que l’association a dit OK, on retient votre dossier, pour vous la question est réglée ?
• Mme : oui, si on a un problème, ce sera vers eux je pense qu’on se tournera.
• AS : donc vous n’étiez pas, vous n’êtes pas dans une position où vous attendez, ou vous auriez attendu quelque chose de la Dipas par rapport à la réalisation de votre projet ?
• M : non, on attend rien de particulier.
• AS : et vous pensez que la Dipas pourrait mettre quelque chose en plus, en place, pour les couples qui ont un agrément ? Est-ce que vous avez attendu un service, quelque chose qui vous facilite les démarches ?
• M : plutôt après l’arrivée de l’enfant. ; l’aspect plus psychologique.
• AS : donc quand vous avez reçu l’agrément, vous aviez l’ensemble des informations qui vous permettaient de continuer votre projet ?
• Mme : oui ; ça a été très bien fait tout ça ; on a trouvé que c’était complet.
• AS : merci pour cet entretien.