Entretien n° 22.Monsieur et Madame THOMAS : « je ne m’estime pas être différent des vrais parents biologiques ».

AS : donc vous avez obtenu un premier agrément dans un département voisin, les premiers contacts avec le service adoption datent de ?
M : 1984
AS : et c’est les premiers temps où vous pensiez à l’adoption ?
M : bien sûr, ça nous est tombé dessus assez brutalement je dirais, on n’avait pas le choix, pour avoir un enfant on n’avait que cette solution-là, donc...
AS : et vous avez eu un parcours médicalisé avant ?
Mme : oh oui !
M : c’est-à-dire que mon épouse a eu une opération qui faisait que de toute façon, il était impossible d’avoir des enfants
AS : c’était une stérilité qui était irréversible ?
Mme : oui oui, absolument
AS : et c’était en quelle année ?
M : 1984, à l’automne 84 et fin d’année 84 on a pris les contacts, on a fait notre demande de dossier aussitôt.
AS : la procédure d’agrément s’est passée comment pour vous ?
Mme : on a d’abord demandé un dossier
M : on a suivi les instructions du dossier, normalement, on a rencontré les services sociaux et médicaux et puis ça s’est fait relativement vite
Mme : le temps nécessaire, six mois pour avoir un dossier complet et trois mois après on avait l’agrément.
AS : pour lequel c’était le plus dur, cette infécondité de votre couple ?
M : pour personne, non ça nous arrive comme ça
Mme : ce n’est pas un choix
M : on n’a pas le choix, donc
Mme : on assume, ça ne nous a pas perturbés plus que ça, c’est bien triste forcément mais quand on n’a pas le choix
AS : et quand vous avez fait votre demande d’agrément en 84, vous souhaitiez accueillir quel enfant ? vous aviez donné des éléments par rapport à... ?
M : non, non
Mme : non, un petit bébé
M : on n’avait pas fixé, on souhaitait quand même... on avait précisé un enfant de moins de deux ans
AS : il y avait d’autres éléments que vous aviez donnés ?
Mme : qu’il soit en bonne santé
AS : par rapport à son origine ?
M : non non
AS : donc vous auriez pu accueillir un enfant qui soit différent de vous ?
Mr : bien sûr, sans aucun problème.
AS : vous vous rappelez les premiers adoptants que vous avez rencontrés ?
M : on n’a rencontré personne
Mme : on n’a pas rencontré beaucoup de monde
M : non, on n’a pas rencontré finalement ... on a fait notre dossier
Mme : chaque cas est particulier quand même
M : on a assuré nous-mêmes le suivi, on allait voir régulièrement les services sociaux, mais on n’a pas eu de contact finalement avec des adoptants extérieurs.
AS : ce n’était pas un besoin pour vous ?
M : non, pas... ni avant ni après
AS : et dans votre entourage, vous aviez eu connaissance de personnes qui avaient adopté, ou qui avaient été adoptées ?
Mme : ah oui, on connaissait des gens qui avaient adopté
M : mais ce n’était pas des gens qu’on fréquentait
AS : et ceux dont vous vous rappelez, ils avaient adopté ?
Mme : ils avaient été au Guatemala chercher une petite fille et c’était par l’intermédiaire d’un avocat.
M : ces gens on les a connus parce qu’ils habitaient dans le même immeuble que nous, mais ce n’est pas une relation qu’on a cherchée parce qu’ils avaient adopté, on se voyait régulièrement
Mme : voilà, je gardais la petite de temps en temps quand elle avait à sortir.
AS : bien et pour vous, comment s’est passé votre agrément ?
M : et bien on a fait transférer notre dossier ici, puisque quand on a adopté David en 90, on a refait une demande aussitôt, donc qui a été renouvelée, donc on a eu un autre agrément en 91 et il a été renouvelé une fois en 96 et donc il est valable maintenant jusqu’en 2002.
AS : et ça s’est passé comment pour vous ?
Mme : comme la première, facilement, on a fait ce qu’on nous a dit de faire...
Mr : à la limite c’était plus facile la deuxième fois puisqu’on connaissait déjà, on savait où aller, comment faire.
AS : et les entretiens du premier agrément se sont passés comment ?
M : c’est-à-dire ?
AS : vous y avez trouvé quoi ? vous avez trouvé que c’était ... ?
M : ça s’est passé très simplement, je dirais presque une discussion à bâtons rompus, comme une discussion ordinaire
Mme : non pas de problème
AS : et le deuxième encore plus facile ?
M : oui
Mme : on a renvoyé un dossier, on a de nouveaux entretiens et on a rencontré les mêmes personnes
M : donc aucune raison qu’il y eût le moindre changement
AS : et vous avez l’impression que ces agréments servaient à quoi ?
M : ils servaient... ?
Mme : qu’on soit apte
M : voilà et qu’on soit reconnu comme étant capable, même si le mot est mal approprié, d’élever un enfant, d’être reconnu par les services sociaux, il est évident qu’on ne peut pas confier un enfant comme ça à des gens sans les connaître.
Mme : et si on veut aller à l’étranger, il faut l’accord
AS : donc vous situez l’agrément sur un niveau où les intervenants avaient à faire une évaluation de vos capacités
M : c’est évident
AS : et est-ce que vous pensez qu’il y avait autre chose pendant cet agrément que cette évaluation
Mme : autre chose ?
M : non
Mme : non, je ne vous suis pas
AS : je veux dire qu’il peut y avoir des informations qui sont données par exemple, des conseils ?
Mme : des conseils, on n’a pas besoin de conseils
M : non, on a eu des discussions, non c’est une discussion, on a parlé de l’adoption, on nous a expliqué quand même comment ça marchait une adoption, mais c’est un échange surtout, et c’est vrai qu’il était plus important que les services sociaux nous connaissent.
AS : donc vous avez un agrément, et vous faites quoi ?
Mme : eh bien on a attendu, qu’est-ce que vous voulez faire ?
M : c’est vrai que nous avions éliminé l’adoption étrangère au départ
AS : c’était une décision que vous aviez prise ?
M : c’était une décision personnelle dès le départ
AS : c’est-à-dire avant d’avoir l’agrément
M : en fait non pas vraiment dès le départ, on a eu notre agrément, on s’est quand même renseigné sur les procédures d’adoption étrangère et on s’était renseigné sur la Colombie et il y avait des événements un peu délicats, alors on s’est tourné vers l’Europe de l’Est, et on a envoyé des dossiers, des lettres
AS : et ça c’était dans quelles années ?
M : oh je dirais 88, 89
AS : donc ce n’est pas une possibilité que vous aviez rayée
M : non, on ne l’avait pas écartée d’emblée, on l’a écartée après...
AS : quand vous vous êtes rendu compte que c’était bien compliqué ?
M : oui surtout qu’on n’avait jamais eu la moindre réponse et on avait contacté un certain nombre d’associations agréées
Mme : qui nous ont dit qu’elles servaient en priorité leur département
M : donc, on a laissé tomber de ce côté-là
AS : vous n’avez été retenus par aucune œuvre, et vous avez eu quels sentiments par rapport à ça ?
M : un peu de frustration ; on a trouvé ça un peu léger, on envoie un courrier et on vous répond avec une photocopie de lettre, même pas signée.
AS : et dans ces années, vous entreteniez quelles relations avec le service adoption du département ?
M : très bonnes relations, on se téléphonait de temps en temps, on allait les voir, on a toujours eu de très bonnes relations avec le service adoption.
AS : et par rapport à votre projet d’adoption internationale, vous leur demandiez aussi des conseils, des informations ?
Mr : bien sûr, ce sont eux qui nous ont fourni toutes les informations, les adresses, les listes et les adresses étrangères nous ont même été fournies par le Ministère des Affaires Étrangères, et donc comme nous n’avions jamais eu la moindre réponse, on a laissé tombé et puis David est arrivé
Mme : et comme ça s’était tellement bien passé alors on s’est dit pourquoi on ne ferait pas la même chose, on était en confiance
M : donc oui on avait délibérément laissé tomber l’adoption internationale.
AS : donc David est arrivé en 90 et il correspond à l’enfant dont vous rêviez ?
M : on ne s’est jamais fait une image de l’enfant que nous souhaitions, il est arrivé, c’était le nôtre
AS : donc vous redemandez un agrément ?
M : obtenu en 91
AS : donc entre le premier et l’arrivée de David, il y a six années ? On vous avait dit que ce serait long ?
M : oui, oui, il faut compter six ans
AS : vous aviez le temps ?
M : oui, mais on l’a toujours, on n’est jamais pressé
Mme : pourvu que ce soit bien
M : et comme on dit : tout vient à point pour qui sait attendre.
AS : donc le deuxième agrément qui se passe ; c’est pas la même impression vous disiez ?
M : c’est une impression de déjà vu, puisqu’on refait ce qu’on a déjà fait, même plus simple, donc quand on a eu des relations avec des gens pendant six ans, les relations sont plus simples que le premier jour.
AS : le fait de voir les mêmes personnes, c’était important
M : non,
Mme : mais c’est plus facile, c’est tout.
AS : et vous avez eu un agrément qui a précisé des éléments par rapport à l’âge ?
Mme : oui on a demandé qu’il soit né après 93
AS : et David est de 90, pourquoi alors cet écart d’âge ?
M : je ne sais plus, après 90 ou 93.
Mme : oui il me semble ne pas me tromper, à partir d’un certain âge, on a droit à un enfant de tel âge, il me semble bien ; mais ça a peut-être évolué ça
AS : vous voulez dire qu’il y aurait un écart d’âge maximum entre l’enfant et les parents ?
Mme : voilà
M : on souhaitait qu’il y ait un certain respect dans l’ordre des choses et on l’a précisé après au cours des entretiens.
AS : un garçon ou une fille.
M : ça on ne l’a jamais précisé
Mme : si on le faisait nous-mêmes, on ne le saurait pas donc...
M : sur le deuxième agrément, on avait demandé éventuellement une fratrie, on était prêt à accueillir deux enfants, deux, trois.
Mme : mais notre agrément est pour un, parce qu’on n’avait qu’une chambre. On en a souri mais... et comme on ne peut pas discuter, on s’est dit «bon »
AS : et avec cet agrément, vous vous dites quoi ?
M : on ne voulait pas prendre un autre chemin, on ne souhait pas de différence entre nos enfants
AS : donc par rapport au fait que David était pupille de l’État ?
Mme : donc que ce soit pareil, qu’ils soient frère et sœur, il n’y aura pas à dire, toi tu es ci toi tu es ça
AS : et vous pourriez aujourd’hui accueillir un enfant qui soit physiquement différent, c’est-à-dire avec une couleur de peau, différent de David ?
M : pourquoi pas, mais...
Mme : oui, ça ne me gênerait pas
M : le teint un peu plus mat, voilà
AS : mais un enfant qui soit noir par exemple ?
M : moi ça me choquerait vis-à-vis de David surtout.
Mme : et vis-à-vis des autres aussi ; quand ils grandissent, ils se sentent un peu tout seuls dans leur famille, alors pour lui ça m’embêterait
AS : c’est un élément qui a changé ça ?
M : c’est un élément qui a changé par rapport au premier agrément, tout à fait, mais notre position a évolué en fonction de David, en fonction de son état, de son être.
Mme : que tout le monde soit pareil
M : et c’est vrai que les enfants sont parfois durs les uns envers les autres et on s’est dit si on peut éviter ça déjà en famille, c’est...
AS : être parents et parents adoptants ? il y a une différence pour vous ?
Mme : pareil
M : on n’a pas l’expérience d’être parent donc c’est difficile de comparer les deux choses, mais je ne pense pas qu’on aurait eu une autre attitude.
Mme : ça vient même pas à l’esprit.
AS : et vous pensez qu’on peut se préparer à être parents adoptants ?
Mme : quand on n’a pas le choix, vous savez, quand on vous dit du jour au lendemain que dans votre cas il n’y a que l’adoption.
M : mais je pense qu’il faut quand même s’y préparer, il n’y a que ça, il n’y a que ça.
AS : vous aviez parlé de votre projet à qui ?
M : comment ça ? On en a parlé à tout le monde, aux cousins, à la famille, mais ça n’a jamais posé le moindre problème.
AS : aujourd’hui vous attendez qu’un enfant pupille vous soit confié, est-ce que vous attendez quelque chose de la Dipas ou du service adoption ?
Mme : qu’il accélère un petit peu
AS : et comment il pourrait faire ?
Mme : eh bien dites-le nous, s’il vous plaît.
M : on est bien conscient de comment ça se passe.
AS : vous connaissez la procédure de désignation des parents ?
Mme : oui, par le Conseil de Famille.
AS : et vous pensez qu’on y peut quelque chose ?
Mme : quand on veut, on peut.
AS : donc la question est de savoir si une partie de la décision de confier un enfant revient au service adoption, ou bien si elle est complètement et uniquement au Conseil de Famille ?
Mme : le Conseil de Famille c’est une réunion de personnes donc qui prend la décision ?
Réponse.
AS : si vous aviez une aide ou un conseil à demander vous le demanderiez à qui ?
M : aux services sociaux, c’est évident.
Mme : si je connaissais quelqu’un, j’irais le vois, mais je ne sais pas qui alors.
AS :vous ne connaissez pas grand monde ?
M : non, non
AS : et l’assistant social, vous le connaissez ?
Mme : oui, on l’a rencontré, il est venu à la maison.
AS : et à ce moment, vous aviez un agrément ?
Mme : oui, il est venu quand on a fait le changement dans l’Ain.
AS : et aujourd’hui, vous demanderiez quoi au service adoption ou à l’assistant social ?
Mme : qu’il fasse en sorte que ça change, que ce n’est pas parce que des parents ont déjà un enfant qu’ils ne peuvent pas adopter un deuxième. Il paraît qu’il y a deux ans, ça se faisait ça, le Conseil de famille a changé et ça ne se fait plus. “si seulement vous étiez venu hier !”
AS : et ça tombe sur vous !
M : eh oui !, c’est comme ça, c’est dommage, on aurait du venir deux ans plus tôt.
Mme : enfin reconnaissez, vous seriez à notre place.
M : c’est vrai qu’on trouve un peu dommageable vis-à-vis de David cette attitude parce qu’il a des chances de rester enfant unique mais ça ne dépend pas de notre fait.
AS : vous pourriez qualifier comment les relations que vous avez eues et que vous avez encore avec les professionnels ?
silence
Mme : il est très gentil, c’est pas la question mais...
AS : vous n’avez jamais ressenti le besoin ou souhait de rencontrer des parents adoptants ?
Mme : chaque cas est particulier, il y a différents profils.
M : et puis, je pense que ce serait créer une différence entre les deux, je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir cette différence ; adopter ou faire un enfant, pour moi ça n’a aucune différence, donc je ne vois pas la nécessité de rencontrer des gens, non...
Mme : on ne va pas faire un club
M : et puis à la limite je dirais qu’on n’a jamais vécu ça comme une frustration, comme un manque et...
AS : quand vous avez eu votre premier agrément, vous étiez certains qu’on vous confierait un enfant ?
M : on n’est jamais certain de rien, non, la décision ne nous appartient pas.
Mme : on a fait tout ce qui était en notre pouvoir.
AS : vous auriez attendu longtemps ?
Mme : je ne sais pas ce qu’on aurait fait
M : on aurait persisté
AS : donc aujourd’hui, vous êtes dans une situation qui est un peu différente, l’idée de ne pas aller en adoption internationale, c’est quelque chose qui est définitif ?
M : tout à fait, on en a discuté ensemble
AS : et qu’est-ce qui a fait que ça a penché de ce côté-ci ?
Mme : on ne sait pas quelles seraient les démarches et puis le fait d’être disponible, si on vous dit de partir tant de temps dans tel pays... et puis on ne veut pas exposer David, il peut être malade, il peut...
M : et l’expérience que nous avons eue avec les associations, dans les différents pays.
AS : si vous aviez une demande à faire aux professionnels de l’adoption, ce serait laquelle ?
Mme : et bien il ne reste plus qu’un an
AS : ce n’est pas une demande ?
Mme : un peu
Mr : c’est un ultimatum (rires)
AS : quand vous disiez tout à l’heure, ce n’est pas un club, ?
Mme : mais on n’est pas différent des autres.
M : je ne m’estime pas être différent des vrais parents biologiques
Mme : il n’y a aucune différence.
AS : et donc finalement il n’y a pas de questions que vous ne poseriez qu’à des parents adoptants ?
M : non
Mme : je ne vois pas quelles questions on pourrait leur poser franchement.
AS : vous pensez que vous en avez parlé à combien de personnes ?
M : ce n’est pas un secret et toute personne qui me demanderait...
AS : et c’est de quel ordre ?
M : je n’ai pas de chiffres à donner.
AS : les relations que vous avez eues avec les professionnels, vous les qualifieriez comment ?
M : courtoises, cordiales, je n’ai pas eu l’impression d’avoir à faire avec des gens qui sont derrière un bureau et qui font de la paperasse.
AS : professionnelles ?
M : disons professionnelles élargies
AS : quand vous avez reçu vos agréments, est-ce que vous avez ressenti le besoin ou l’intérêt d’être accompagnés ?
M : être accompagnés ?
Mme : mais on est grand
M : pas du tout. Notre décision c’était la nôtre donc on assume ce qu’on avait commencé, et puis c’était notre projet, donc on n’a jamais eu le besoin...
AS : donc vous n’avez besoin de personne ?
M : ce n’est pas qu’on n’a pas besoin de personne, mais c’est notre projet
Mme : quand bien même on aurait quelqu’un auprès de nous, je ne vois pas bien ce qu’il aurait fait ; c’est nous qui sommes concernés et puis voilà.
AS : et le fait que quelqu’un soit à côté de vous, vous aurait enlevé un peu de ?
Mme : si c’était prévu dans le règlement, “Monsieur Machin sera auprès de vous... ” Bon, il sera là, il sera là
AS : par respect pour la règle ?
Mme : oui.
M : moi je ne vois pas ; ça ne me serait pas venu à l’idée.
AS : est-ce que vous auriez attendu que quelque chose soit organisé par le département ?
M : organisé dans quel sens ?
AS : dans le cadre de ?
M : de rencontres ? non,
AS : vous n’avez pas eu d’attente particulière
Mme : c’est vrai que les démarches, c’est moi qui les ai faites et c’est moi qui téléphone de temps en temps pour savoir où ça en est, mais jamais à l’inverse... je veux dire que si je ne bougeais pas
M : c’est peut-être une attente... c’est vrai que la démarche se fait toujours dans un sens et pas dans l’autre. / Mme : et c’était pareil dans l’autre département.
M : les contacts se faisaient de nous vers les services sociaux mais l’inverse il s’est fait une fois, quand on a eu David.
Mme : c’est vrai qu’on se demande s’ils pensent toujours à nous.
AS : donc un petit coup de fil ?
M : ça fait plaisir / Mme : ça fait surtout celui qui suit l’affaire.
AS : et si vous aviez à me dire comment vous avez vécu ces années d’attente, l’agrément ?
M : l’agrément ce n’est pas un problème, mais c’est vrai que l’attente est longue.