4. Vers un dépassement de la modélisation actuelle

Si comme M. Develay l’affirme justement, «tout enseignant est porteur d’une théorie implicite de l’apprentissage qu’il est possible de lire en filigrane de ses pratiques » 234 , nous postulons de la même manière qu’il est tout aussi possible de lire en filigrane des ses pratiques l’idée du vrai qu’il véhicule. De même qu’à travers les programmes officiels il est facile de situer ce qui est préconisé en regard de l’enseignement de l’idée du vrai et d’en déduire les conséquences sur les visées de l’enseignement.

Pour notre part, nous affichons une position critique envers l’enseignement du vrai crypto-dogmatique trop prégnant à notre sens dans l’enseignement des mathématiques, tel que le donne à voir la modélisation précédente.

Le souci d’organiser un enseignement rendant attentif à l’idée du vrai, implique que nous postulons un dépassement du traitement actuel de l’idée du vrai dans le champ scolaire.

Au préalable, il nous paraît nécessaire d’expliciter certains éléments qui seront mis en modèle par la suite, selon «l’exigence de calculabilité» pour reprendre une expression de S. Joshua.

Nous sélectionnons les éléments principaux suivants : définir ce que nous entendons par savoir et rapport au savoir. Expliciter le statut de l’idée du vrai articulé au rôle de « personne apprenante » 235 que nous entendons attribuer à l’élève. Et enfin, cerner autrement la mission de l’enseignant de mathématiques toujours en regard de la construction de l’idée du vrai chez l’élève.

Notes
234.

M. DEVELAY - De l’apprentissage à l’enseignement - Edition ESF - 5ième Edition - 1999. p. 143

235.

Nous empruntons le terme à C. Gérard (Université de Nantes).