A propos du statut de l’idée du vrai et la notion de personne apprenante.

En nous appuyant sur les propos de A. Revuz, C. Gérard et J.L Le Moigne nous entendons défendre l’incidence du statut du vrai sur la personne apprenante (métamorphose de l’élève). D’abord, « beaucoup d’élèves, loin d’être d’abord entraînés à imaginer, à expérimenter, à chercher, à concevoir et à résoudre des problèmes, sont conditionnés à suivre des voies tracées, banalisées, pauvres en mathématiques. Certes, de grands progrès ont émergé ces dernières années. Les mathématiques ont libéré les esprits. Les évolutions ont reconnu leurs possibilités immenses et leurs responsabilités quant à l’utilisation des axiomes qui jusqu’alors étaient considérés comme ne pouvant pas être contredis » 240 mais « le déterminisme qui plane sur les mathématiques reste encore particulièrement présent aujourd’hui, au point qu’il incarne souvent le mythe de la vérité absolue. Ainsi, nous pourrions penser que les mathématiques s’apparentent souvent encore aux fondements de ce que nous pourrions appeler une épistémologie positiviste. Ce qui nous conduit à postuler, après J.L Le Moigne, une certaine permanence du paradigme

dans lequel s’inscrivent les mathématiques. En effet il souligne que «jusqu’au début du XXième siècle, la plupart des nouvelles disciplines pouvaient être insérées sans trop de contorsions dans l’une des cases du tableau synoptique élaboré par A. Comte dès 1826 » 241  » 242 .

La première idée forte que nous entendons prolonger est en écho avec ce qu’avance A Revuz : il s’agira pour nous de définir la finalisation des apprentissages en mathématiques, en regard de l’idée du vrai et du passage à la personne apprenante concernant l’élève.

Ensuite, nous reviendrons sur les propos de C. Gérard dans la mesure où ils entretiennent une proximité avec notre objet d’étude car ils nous ouvrent l’espace pour aborder en quoi le statut du vrai peut renforcer cette idée de mathématiques dogmatiques, préjudiciable au passage vers la personne apprenante.

Enfin J.L Moigne nous fournira le prétexte à éclaircir le type de mathématiques vers lequel nous entendons tendre par l’intermédiaire de l’étude de l’idée du vrai dans l’enseignement.

Notes
240.

REVUZ A. - Est-il impossible d’enseigner les mathématiques ? - Edition PUF. 1980. p.99

241.

GERARD C. - Au bonheur des maths - De la résolution à la construction de problèmes - Edition l’Harmattan. 1999. p.27

242.

LE MOIGNE J.L opus cit. p.133