Principe d’action 4 (en lien avec le premier axe)

La prégnance de l’association entre idée du vrai et preuve nous invite à postuler qu’il est important de repenser le statut de l’enseignement de la preuve .

Recommandation 4

De notre point de vue, il serait nécessaire d’introduire l’idée du vrai comme savoir-objet et ne pas seulement le considérer en tant que savoir-outil en l’amalgamant uniquement à l’exercice de la preuve (nous reprenons ces concepts à R Douady 260 ). D’une autre manière nous dirions qu’il faut dépasser l’étude du référent du vrai (où il s’agit d’exposer les principes de rationalité) pour aller du côté du vrai du référent (où il s’agit de comprendre ce sur quoi se fonde le vrai).

Il s’agit alors de repositionner le statut de l’élève qui deviendra autre et non plus un acteur reproduisant simplement des attentes. Il s’agira également de penser la posture de l’enseignant par rapport au vrai, afin que son rapport au vrai dépasse le type d’une pure fonctionnalité par rapport à la preuve. Pour le penser au travers d’un rapport au vrai de type davantage épistémologique déclencheur d’une réflexion sur une autre manière d’enseigner l’idée du vrai. Dépasser l’entraînement systématique à prouver pour prouver car tout comme C. Margolinas déclare « nous ne pensons pas que le point de vue de la validation soit englobé tout entier dans celui de la preuve » 261 nous postulons également que la question du vrai n’est pas englobée toute entière dans celle de la performance à prouver.

En d’autres termes, nous invitons à penser que l’idée du vrai dans le champ des mathématiques puisse être le prétexte à réintroduire de l’humain. Passer du repli sur le champ mathématique vers un rapport au monde par le biais d’une étude sur l’idée du vrai.

Notes
260.

Se reporter à R. DOUADY Jeux de cadres et dialectique outil-objet dans l’enseignement des mathématiques. Thèse pour le doctorat d’Etat . Université Paris VII. 1984.

261.

MARGOLINAS C. - De l’importance du vrai et du faux dans la classe de mathématiques - Edition La pensée sauvage. 1992. p.22