L’expérimentation porte sur un cursus de deux années scolaires entières. Nous travaillons sur l’évolution de représentations de l’idée du vrai chez l’élève, cette expérimentation ne peut donc raisonnablement se concevoir que sur une longue durée en regard de la perspective constructiviste d’apprentissage dans laquelle nous nous plaçons. Perspective dont le choix théorique a été explicité antérieurement.
Le terme expérimentation indique qu’un facteur expérimental nouveau a été introduit dans les classes concernées. Ce fait expérimental nouveau désigne le dispositif didactico-pédagogique que nous défendons dans cette thèse. Dispositif didactico-pédagogique comprenant deux volets : la théorie d’apprentissage de référence et l’ensemble de principes et de pratiques élaborés mis en œuvre à l’intérieur d’une classe de 3ième .
L’expérimentation se dérouleau sein de notre collège et mobilise deux classes de 4ième (4ième E et 4ième A) et une classe de 3ième (3ième E filiation de la 4ième E). Cependant, nous avons fait intervenir également une autre classe de 4ième (4ième B) et deux classes de 3ième (3ième A ; 3ième B) qui joueront un rôle particulier mieux défini dans ce qui suivra.
Les classes de 4ième A et de 4ième E comprennent un enseignement de deux langues vivantes dont l’allemand pour certains élèves. En 4ième B seul l’espagnol est enseigné en deuxième langue. Les classes de 3ième A et 3ième B ne présentent plus la même configuration qu’en 4ième puisque le chef d’établissement a effectué des remaniements entre les élèves issus de 4ième A et 4ième B ce qui modifient la composition des classes de 3ième du même nom.
En 3ième A et 3ième E, la deuxième langue est soi l’allemand soit l’espagnol ; en 3ième B seul l’espagnol est enseigné en deuxième langue.
L’expérimentation a été menée sur deux ans en 4ième E et en 3ième E (filiation de la 4ièmeE).
L’expérimentation n’a été menée que un an en 4ième A : cette classe jouera le rôle de « classe témoin » en 3ième dans le sens où le dispositif didactico-pédagogique mis en place à l’issue de cette 4ièmeA, donc en 3ième A, a été différent de celui expérimenté en 3ièmeE (à cause des décisions institutionnelles, qui nous ont été imposées et qui n’ont pas reconduit la filiation entre la 4ième A et la 3ième A).
Les classes de 4ième B et de 3ième B sont des « classes témoins » : le dispositif didactico-pédagogique que nous préconisons n’a jamais été appliqué dans ces deux classes c’est ce que traduit cette appellation de classe témoin
Du point de vue de la composition des classes de 3ième A et 3ième B nous devons souligner qu’elles ne sont pas composées des mêmes élèves que dans les 4ième respectives du même nom : un tiers des élèves de 3ième A n’appartenait pas à la classe de 4ième A.
Pour clarifier ces données il est important de préciser :
Le choix de ces classes se justifie par les considérations suivantes.
D’abord, selon une dimension institutionnelle (regard sur les programmes). Nous avons constaté que c’est à partir de la classe de 4ième que l’on recommande à l’enseignant de travailler plus en profondeur le « raisonnement » (d’où le lien avec l’idée du vrai qui émerge davantage).
Ensuite, nous affichons délibérément un parti pris qui souligne notre insistance à ne pas vouloir axer l’enseignement de 3ième uniquement sur un entraînement systématique à l’épreuve type du brevet Nous entendons préserver l’impératif formation en mathématiques au détriment d’une activité qui ne se réduirait qu’à un dressage en mathématiques, contraire à ce que nous espérons développer par le biais de l’enseignement de l’idée du vrai .
Nous tenons compte également de la « maturation cognitive » de notre public élève : placer cette quête du vrai de manière plus approfondie et systématique en 4ième et en 3ième tient compte du moment où les facultés de verbalisation et de compréhension face à des questions écrites sont en bonne évolution (en prévision des questionnaires).
Enfin, la « réalité psychologique » de l’élève dont l’esprit critique est fortement exacerbé à ces deux « stades » du collège nous a paru une condition favorable pour le projet didactico - pédagogique que nous poursuivons.
Le choix de classes qui se différencient par leur niveau 311 se justifie simultanément par rapport au souci de ne pas fausser l’expérimentation en ne nous appuyant que sur le cas d’élèves dont le cursus est bon de manière homogène (cas d’une majorité d’élèves de la 4ième E et par suite en 3ième E dans la proportion de 70%), et par la crainte de ne pas pouvoir pousser des investigations aussi loin que nous désirerions le faire en restreignant l’expérimentation à des élèves qui rencontrent d’ordinaire davantage de problèmes d’expression dans le registre écrit et oral (qui se rencontrent en proportion plus élevée dans les autres 4ième et 3ième) ; de plus, la contrainte institutionnelle qui fit que la composition de la classe de 3ième A n’était plus la même que celle de 4ième A obligea à abandonner l’expérimentation en 3ième A, de fait.
Nous entendons par niveau, le sens commun (que nous ne partageons pas) attribué selon la notation globale d’une classe par l’intermédiaire des moyennes de classe figurant sur les relevés de notes annuels même si nous n’entendons pas confondre notation et évaluation.