Essai de caractérisation des signification et but d’une culture mathématique émancipatrice (au travers de l’idée du vrai).

La voie culturelle exerce son effet de formation intellectuelle et humaine, en cela qu’elle dépasse le principe d’assimilation pour introduire celui d’enrichissement qui tourne l’esprit par delà l’immédiateté des effets (à court terme) des savoirs. Prise de position éthique.

Elle engage l’enseignement des mathématiques à accomplir le saut vers des contrées énigmatiques où les évidences sont à reconsidérer, où la rationalisation est à interroger. C’est parce que la notion de Connaissance porte en elle les germes du multidimensionnel que le doute devient un véritable moteur pour impulser du vivant au royaume des vérités enseignées. Doute comme constitutif de controverses qui confrontent l’esprit jusqu’aux frontières de l’inconnaissable. C’est défendre l’entrée de la dimension épistémologique dans l’enseignement.

Une valeur doit être résolument maintenue au centre de toute visée culturelle : l’altérité. A la priorité de l’enseignement du formalisme scientifique doit s’ajouter une nouvelle figure, celle de l’émancipation de l’homme, par delà la socialisation. Défendre une culture scientifique c’est tenter (au travers de l’enseignement de l’idée du vrai) de situer le combat au noeud stratégique des mathématiques et de l’humain. C’est intégrer la dimension anthropologique du savoir dans la didactique des mathématiques.

L’idée du vrai ne détourne pas l’esprit de la visée mathématique que doit conférer son enseignement. C’est en puisant aux sources de son existence, et en étudiant les particularités de son origine que l’idée du vrai enracine des principes mathématiques dans leur épaisseur. En cela, nous pensons que tend à s’opérer la réconciliation entre culture scientifique et enseignement des mathématiques.