UNIVERSITE LUMIERE LYON II
Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l'Art et Tourisme
Institut d'Urbanisme de Lyon
THESE
pour obtenir le grade de docteur de l'Université Lyon II
géographie, aménagement et urbanisme
le 9 mai 2003
LA REHABILITATION DES LOGEMENTS SOCIAUX
A TRAVERS LES PROCESSUS D'APPROPRIATION
DE L'ESPACE PAR LES HABITANTS
Les cas de l'immeuble Paul Eluard à Gennevilliers
et de la résidence des Châtaigniers à Garches.
Directeur de thèse :
François PLASSARD
Directeur de recherches au CNRS
Jury :
M. Michel BASSAND
M. Hervé BERRIER
M. François PLASSARD
Mme Thérèse SAINT-JULIEN
Mme Monique ZIMMERMANN

REMERCIEMENTS

A l'issue de ce travail, au moment des dernières relectures avec quelque recul, je mesure tout ce que doit la présentation de ces résultats aux conseils de Monsieur François PLASSARD. Qu'il reçoive ici mes plus sincères remerciements pour la gentillesse, la compréhension et la patience dont il a su user pour m'apprendre la rigueur intellectuelle et la ténacité nécessaires pour la réalisation de cet exercice.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance à Monsieur Michel BASSAND, Professeur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, et Madame Thérèse SAINT-JULIEN, Professeur à l’université Paris I, pour avoir accepté d'être rapporteurs de ce travail, ainsi qu’à Madame Monique ZIMMERMANN, Professeur à l’INSA de Lyon, pour avoir pris le temps de juger cette thèse.

Je remercie également très vivement Monsieur Hervé BERRIER et toute la sous-direction de la qualité de la construction, à la DGUHC, pour leur accueil bienveillant et chaleureux et pour tout l'intérêt qu'ils ont porté à mes travaux dont le thème était pourtant parfois éloigné de leurs préoccupations quotidiennes. Un énorme merci notamment à Jacques FORT pour son soutien amical et sans faille sans lequel je ne serais jamais parvenue au terme de ce travail.

Que les professionnels et les habitants rencontrés soient également assurés de ma reconnaissance car ils ont eu la gentillesse de m'ouvrir la porte de leur bureau ou de leur maison et me livrer un peu d'eux-mêmes. J'espère avoir trahi le moins possible la confiance qu'ils m'ont généreusement accordée.

Sans mes proches, famille et amis, je n'aurais pu trouver le courage d'achever mon projet : merci à vous tous d'avoir cru à l'happy end, de m'avoir poussée et soutenue, rassurée et égayée, réconfortée et encouragée, au cours de tous ces instants passés ensemble. Merci mon Guillaume, tu es le cœur de toutes ces lignes...

RESUME :

Les réhabilitations sont ici considérées comme des opérations de transformation de la matérialité de l’espace habité, initiées et gérées par les organismes HLM et destinées à modifier les pratiques socio-spatiales des locataires. Ainsi analysées, comment les réhabilitations s’intègrent-elles dans les processus d’appropriation de l’espace par les habitants ? L’étude de deux opérations montre que la réhabilitation intervient dans deux processus entrelacés, l’un de l’espace domestique et l’autre de l’espace collectif. Chacun des ménages intervient sur la matérialité de l’espace domestique (en nettoyant, salissant, bricolant, etc.) et l’ajuste ainsi finement à ses aspirations, valeurs et normes. Il construit simultanément une image valorisée du logement qui cristallise une identité socio-spatiale : les habitants se disent « ancrés » dans leur lieu de vie. Les ménages s’approprient l’espace domestique réhabilité en intégrant les nouveaux aménagements dans la construction de l’image de leur logement et bien souvent en réalisant leurs propres adaptations matérielles (travaux personnels complémentaires, etc.). Les groupes d’habitants s’approprient les espaces collectifs (l’immeuble à Gennevilliers, la résidence à Garches) en les identifiant dans leur globalité et leur spécificité par rapport au quartier (mais cette identification ne donne pas lieu à la construction d’une identité socio-spatiale marquée) et en élaborant et respectant des règles et normes comportementales spatialisées, permettant un usage partagé de l’espace commun. Si la réhabilitation semble représenter une opportunité pour créer de nouvelles relations de voisinage et valoriser l’image de l’espace collectif, d’autres facteurs s’opposent à l’émergence de nouvelles pratiques d’appropriation collective.

TITLE :

The rehabilitation of housing estates through a process of space appropriation by the inhabitants. The cases of the blocks of flats «Paul Eluard» and «Les Châtaigniers» in Gennevilliers and in Garches.

SUMMARY :

The rehabilitations of housing estates are considered here as operations which transform the materiality of inhabited space. These operations are decided and carried out by the public housing bodies, the owners of the buildings, and they aim to change the socio-spatial practices of tenants. When rehabilitations are considered this way, how to analyse them like a part of the process of space appropriation by the inhabitants ? The study of two operations shows that rehabilitation takes place in two mixed processes of appropriation, one of domestic space, the other of collective space. Each household changes the materiality of domestic space (by cleaning, dirtying, arranging, …) and adjusts it this way precisely to its aspirations, values and standards. Each household also builds a positive image of its home which crystallises a socio-spatial identity : inhabitants say they feel «anchored» in their home. They invest the rehabilitated domestic space by including the new arrangements in the elaboration of their home's image and often by carrying out their own material adaptations. Inhabitants appropriate the collective spaces (the blocks of flats) as a group by identifying them in their globality and their specificity compared to the district (but this identification does not lead to the emergence of a clear identity). They also elaborate and respect spatialized behavioral rules and standards, which allow them to share the use of the common space. If the rehabilitation seems to offer an opportunity to create new neighbourhood relationships and improve the image of collective space, other factors impede new practices of collective appropriation.

MOTS CLEFS

appropriation, espace domestique, espace collectif, Garches, Gennevilliers, habitat, identité, logement social, réhabilitation.