I.1.1.Des caractéristiques qui s'opposent.

I.1.1.1.Deux villes des Hauts-de-Seine.

Le département des Hauts-de-Seine appartient à la petite couronne de Paris et s'étend en forme de croissant autour de la partie ouest de la capitale (cf. Figure 1. Les Hauts-de-Seine en Ile-de-France). Il fut constitué en 1964, à partir des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise. Situé sur le plateau du bassin parisien, il est marqué par les reliefs qui dominent la vallée de la Seine et la partie nord du croissant s'inscrit dans un des méandres du fleuve.

Avec ses 176 000 km², c'est le plus petit département français. Mais c'est aussi le plus dense d'Ile-de-France : il accueille 2,5% de la population française, soit 1.430.000 personnes. La densité hors espaces verts est de plus de 11.000 habitants par km², contre un peu plus de 20.000 pour Paris intra-muros, et 6.000 pour l'ensemble de la petite couronne. Les 36 communes qui le constituent forment un tissu urbain quasiment continu, totalement intégré au cœur de l'agglomération parisienne. La moitié d'entre elles accueillent de 35.000 à 100.000 habitants. La densité est plus forte dans les communes les plus proches de Paris, sur la façade est du département.

Les réseaux de transports, notamment les transports en commun, sont fortement développés. Ils permettent de rejoindre Paris très rapidement, par deux lignes de RER, une ligne SNCF, certaines lignes de métro pour les communes limitrophes de la capitale et de nombreuses lignes de bus. Une ligne de tramway dessert les villes situées entre La Défense, au milieu du croissant, à Issy-les-Moulineaux, dans le sud, en longeant le cours de la Seine, et une prolongation de cette ligne est envisagée au nord comme au sud.

Les activités industrielles sont très nombreuses et variées (automobile, bâtiment, constructions mécaniques et électroniques, informatique, produits pharmaceutiques,…) et s'appuient sur un réseau d'enseignement supérieur dense (université de Paris X, Ecole Centrale, faculté de pharmacie, …). Les principaux sites industriels se trouvent le long de la Seine (plusieurs ports), ainsi qu'à Boulogne ou au Plessis-Robinson. Un centre d'études nucléaires est implanté à Fontenay-aux-Roses. Les activités tertiaires, outre l'enseignement supérieur, sont très importantes (bureaux, commerces, hôpitaux,…) et l'ensemble de La Défense, conçu comme un centre d'affaires, est un moteur puissant pour l'ensemble du département. D'après un article de l'Express datant de fin 1989 et intitulé «Il était une fois l'empire Pasqua», le PNB de ce petit département était celui de la Grèce et sur les trois années 87-89, autant de permis de construire d'immeubles de bureaux y avaient été délivrés que dans le reste du pays.

Malgré cette activité et cette urbanisation intensives, les Hauts-de-Seine ont su conserver une très grande quantité d'espaces verts, avec 130 parcs et jardins, 36 km de berges le long de la Seine et 1.550 ha de forêts domaniales. Des bois réputés l'agrémentent, notamment le bois de Boulogne, la forêt de Meudon et la forêt de Fausses-Reposes, une partie du bois de Verrières et les parcs de Sceaux et de St Cloud.

Ces caractéristiques permettent au département des Hauts-de-Seine d'être «réputé aujourd'hui pour son statut résidentiel, pour ses avenues denses et prospères, pour ses quartiers de bureaux câblés sur le XXIe siècle, ses autoroutes, ses bois et ses vallons» 6 ; il est généralement considéré comme une riche banlieue résidentielle. Mais ces caractéristiques d'une trame urbaine continue, d'un réseau de transports dense, d'une activité économique très forte et de nombreux espaces verts ne doivent pas masquer la disparité des villes qui le composent. Entre l'urbanisation dense à la parisienne des communes limitrophes de la capitale, le bois de Meudon, le village de Marnes-la-Coquette, les grands ensembles de la boucle nord, entre l'industrie traditionnelle et le pôle tertiaire futuriste, les différences au sein du même petit département sont importantes. Garches et Gennevilliers, deux villes appartenant à ce même département et distantes d'une dizaine de kilomètres, présentent ainsi des caractéristiques très contrastées.

Notes
6.

CAUE 92. Le logement social dans les Hauts-de-Seine : architectures, histoires, tendances. Topos 92, n°14-15. 1995. 319p.