La ville de Garches est renommée pour son caractère verdoyant, réel puisque 55% de la surface de la commune est occupé par des espaces verts, et largement mis en avant par la municipalité, qui considère comme son devoir de protéger et améliorer cet aspect coquet de la ville.
La municipalité garchoise considère que la ville dispose d'atouts majeurs : alors que la commune est toute proche de Paris et profite donc de l'attrait de la capitale, elle permet également d'échapper aux principaux inconvénients des métropoles, à savoir une urbanisation trop développée, au détriment de la nature, et un anonymat difficile à vivre pour certains.
Ainsi le maire écrit dans l'éditorial du guide de la ville :
‘ « Vous avez choisi cette ville pour son cadre provincial, son environnement calme et verdoyant aux portes de Paris. » ’Cette représentation de la commune repose sur les éléments concrets mis en évidence : le nombre d'espaces de nature, l'absence d'axe de communication bruyant ou d'activité industrielle perturbatrice. Cette impression de tranquillité est renforcée par le sentiment de sécurité lié au taux de criminalité particulièrement bas : Garches est classée comme la deuxième ville la plus sûre du département, avec un rapport de faits constatés par habitant et par an de 37,4 pour mille (tandis que Gennevilliers est classée 36e et dernière, avec un rapport de 93,5 pour mille).
Cet aspect verdoyant et calme est lié à la taille et à l'ambiance de la ville, que la municipalité présente comme un village, vivant et convivial (le Secrétaire Général de la municipalité) :
‘ « C'est Garches notre village, c'est un peu le logo qu'on a voulu se donner, et c'est vrai que le terme de village démontre bien ce caractère convivial qu'on retrouve sur Garches. C'est une commune encore à taille humaine, pas trop grosse, et les gens se connaissent bien. » ’Cette représentation repose sur des éléments concrets : le marché, qui se tient au pied de l'église deux fois par semaine, attire de nombreux habitants, les différents équipements (le conservatoire municipal, le cinéma, les médiathèques, les centres de sports) accueillent de nombreux adhérents, et les associations, nombreuses et dynamiques, proposent régulièrement des animations très fréquentées : fête de la jeunesse et des sports, semaine sportive, brocante, fête de la Saint-Jean, cross des jeunes, fête de Garches, etc.…
La municipalité est très consciente de ces atouts de la ville et considère que les habitants attendent d'elle qu'elle préserve et améliore cet environnement calme et verdoyant (le Secrétaire Général de la municipalité) :
‘ « Garches se définit comme une ville résidentielle, avec un cadre de vie privilégié, et les habitants de Garches sont très attachés à ce cadre de vie privilégié, à cet aspect verdoyant de notre commune, donc c'est vrai que ce qu'attendent les habitants, c'est que ça ne change pas, que cet aspect verdoyant de la commune soit maintenu, et d'ailleurs nous nous y attachons. » ’De même, la municipalité est soucieuse de préserver et d'encourager la convivialité et considère qu'il est de son ressort d'être au service des habitants (le Maire écrit dans l'éditorial du guide de la ville) :
«Vous découvrirez, grâce à cet ouvrage, une ville dynamique et accueillante, soucieuse d'accroître le confort et le bien-être de ses habitants »
Les actions entreprises par la Ville sont ainsi en accord avec cette politique générale : les squares ont été rénovés, le réseau électrique et téléphonique est enterré au moment de la rénovation des voiries dès qu'il est techniquement possible de réaliser les travaux, malgré un coût de la prestation extrêmement élevé, et des difficultés de mise en œuvre importante (il faut que les habitants soient présents)… La municipalité s'est également engagée dans le «fleurissement» de la commune, en investissant dans l'agrandissement des serres, afin de pouvoir remettre en terre 30.000 plants chaque année. Cet effort est récompensé par le prix départemental des villes fleuries, qui accorde 3 cèdres, et par une proposition au prix régional. D'autres investissements ont été réalisés en matière de rénovation (rénovation de l'ensemble des lampadaires) et d'entretien (achat de machines pour ramasser les crottes de chiens). La sécurité n'est pas négligée : afin de répondre aux exigences des habitants, malgré le taux de criminalité particulièrement bas dans la commune, la municipalité a créé en 2000 une police municipale, chargée de lutter principalement contre les vols et les actes d'incivilité.
La municipalité se veut également à l'écoute des habitants et c'est pourquoi le Maire organise des réunions de quartier, auxquelles sont invités tous les habitants du secteur afin que chacun puisse donner son avis et faire des suggestions, et confie la réalisation d'un sondage à un bureau d'études, destiné à connaître les principales attentes de ses concitoyens. La municipalité considère également que l'aspect dynamique de la commune est de sa responsabilité, car si les habitants peuvent relayer un élan, la Ville se doit de donner une impulsion en cohérence avec une action plus générale.
En se plaçant à l'écoute des habitants et en estimant de son ressort de répondre aux mieux à leurs attentes, en terme d'organisation et de gestion de la ville, l'équipe municipale se considère comme au service des habitants et se trouve donc interpellée pour toutes sortes de problèmes (le Secrétaire Général de la municipalité) :
‘ «Le cadre de vie, pour eux c'est la commune, pour nombre de problèmes, les habitants se retournent vers la mairie, on doit trouver des solutions pour tout : le coq de la voisine qui chante, les pigeons qui font leurs déjections au-dessus du toit, les abeilles : c'est la mairie ! pour nombre de problèmes, ils se retournent contre nous, ne sachant pas à qui s'adresser, c'est vrai qu'on est un peu utilisé par les habitants comme un service de renseignement en tous genres » ’L'approche des réhabilitations des logements sociaux par la Ville s'inscrit dans le cadre de cette conception du rôle de la municipalité en termes de service, et de cette politique générale visant à préserver et à améliorer le cadre de vie des habitants. Ainsi, l'équipe municipale explique qu'elle intervient pour encourager et inciter les organismes HLM à entreprendre la réhabilitation de leur parc situé sur la commune. Dans un article de Garches Magazine, la Ville donne même l'impression d'être à l'origine des travaux 8 :
‘ « En quatre années, la Ville a obtenu des sociétés HLM bailleurs sur la commune, la rénovation de 823 logements, auxquels il conviendra d'ajouter, en 1999, les 162 logements de la rue Guynemer » ’En 2000, tous les logements sociaux de la ville ont été réhabilités grâce à des subventions PALULOS. Afin d'encourager ces travaux, la municipalité a fait savoir qu'elle soutiendrait ces démarches auprès des services de l'Etat et a systématiquement apporté sa garantie bancaire aux organismes HLM, garantie généralement exigée par la Caisse des Dépôts et Consignations. En contrepartie, elle a pu obtenir des droits d'attribution des logements.
La municipalité intervient également parfois au moment de l'instruction des permis de construire, en suggérant d'employer d'autres matériaux, ou d'autres couleurs, afin d'améliorer les façades. Mais le Secrétaire Général de la municipalité précise que la Ville ne dispose dans ce cas que de moyens incitatifs, et non coercitifs. Le Maire participe aussi parfois aux réunions de concertation et peut jouer le rôle d'intermédiaire ou de médiateur en cas de conflit.
L'équipe municipale de Garches se considère donc au service de ses concitoyens, cherchant à préserver le caractère particulièrement coquet de la ville et à satisfaire les habitants à partir d'une représentation de la commune comme un village. Le maire, très favorable aux réhabilitations, entretient de bonnes relations avec la directrice de l'agence des Hauts-de-Seine du groupe 3F, qui partage cet objectif d'amélioration, notamment esthétique, des immeubles.
Les deux municipalités ont ainsi des conceptions très particulières de leurs responsabilités et des actions qu'elles se doivent d'entreprendre au regard de la spécificité des villes qu'elles gèrent. Pourtant, à l'intérieur de deux communes si contrastées, se trouvent des immeubles de logements sociaux ressemblants sur le plan architectural et dont les réhabilitations, menées par deux organismes HLM très différents, conservent nombre de caractéristiques communes, dues notamment au respect de la législation en la matière.
Garches Magazine, n°39, décembre 1998, p.13.