I.2.1.2.Le groupe 3F et la résidence des Châtaigniers.

Si l'office de Gennevilliers ne gère que 7.300 logements et n'intervient que sur le territoire de la commune, le groupe 3F gère à présent plus de 120.000 logements dans de nombreux départements et possède le statut d'une société anonyme.

A l'origine de la constitution du groupe immobilier 3F, se trouve la société anonyme d'habitation à bon marché «le Foyer du Fonctionnaire», créée en 1928, et dont les premières réalisations datent de 1933. En 1949, le Foyer du Fonctionnaire devient le Foyer du Fonctionnaire et de la Famille (FFF). Le FFF participe activement à l'effort de reconstruction après guerre, construisant notamment des cités d'urgences, logements économiques de première nécessité. Son essor est tel qu'en 1960, le FFF a produit 10.000 logements et emploie 430 salariés. De très grands chantiers ont vu le jour et la cadence annuelle de construction atteint 2.500 logements par an. Cinq ans plus tard, le nombre de logements construits a doublé, passant à 20.000.

La période 1965-1975 est une période de croissance forte. Le FFF construit des opérations de taille imposante dans les villes nouvelles et dans les ZUP (zones à urbaniser en priorité), et réalise des opérations de rénovation urbaine, plus longues et difficiles car faisant intervenir des problèmes de démolitions et de relogement. De nouvelles antennes de gérance sont ouvertes dans les différents départements dans lesquels des concours importants, quant à la taille des opérations, sont remportés. Le tout début des années 1970 est le point culminant de cette croissance, avec la mise en chantier de 6.000 logements par an, mais très vite la crise apparaît. En 1973, le gouvernement décide de contrôler le gigantisme et de freiner le développement des ZUP et des opérations trop massives.

En 1976, le FFF a construit 70.000 logements et en gère 50.000. Face à la crise, la décision est prise de freiner l'activité de construction locative : moins de 1000 logements sont mis en location par an, avec une taille moyenne de moins de 100 logements par opération. Le FFF développe parallèlement une activité de construction destinée à la vente, qui chutera au point de quasiment disparaître en 1985. Au début des années 80, le FFF entreprend de réhabiliter totalement la partie la plus ancienne de son parc. Il accorde également plus d'importance à l'entretien en continu du patrimoine et se consacre à une diversification du parc géré et des ménages logés, par le biais notamment d'opérations d'acquisition-amélioration, et à la modernisation de sa gestion. En 1989, le FFF devient le groupe immobilier 3F. En 1998, le groupe 3F fête ses 70 ans d'existence et la construction de son 120.000e logement. 1600 employés y sont salariés, dont environ un millier de gardiens, pour un chiffre d'affaires de quatre milliards de francs. Le groupe 3F est présent dans 400 communes et 30 départements, situés dans 10 régions, 80% du patrimoine restant cependant en Ile-de-France.

Le groupe 3F dispose donc d'un patrimoine diversifié quant à l'année de construction, la taille et la situation des opérations, aux échelles locale et nationale. Ce parc, dont plus de la moitié a été construite avant 1975, a bénéficié d'une politique de réhabilitation importante, menée précocement, puisque 80.000 logements avaient été réhabilités à la fin des années 1990. Pour achever dans les temps cet objectif, un vaste programme de rénovation portant sur la réhabilitation de 10.000 logements en Ile-de-France a été lancé en 1996, sur une durée de 2 ans. Seuls 3.000 de ces logements ont bénéficié d'une prime de l'Etat PALULOS, les autres étant financés par emprunt auprès de la Caisse des Dépôts et Consignation et utilisation de fonds propres, pour un coût moyen de travaux de 80.000 F par logement. Cette politique est actuellement poursuivie en province.

La résidence des Châtaigniers, réhabilitée en 1996, a été ouverte à la location en 1970, exactement dix ans après l'ouverture de l'immeuble Paul Eluard. La résidence est située à l'extrémité nord de la ville (cf. Figure 6. Les Châtaigniers : plan de situation dans la ville). Elle est desservie par deux lignes de bus, mais ne profite pas de la proximité immédiate avec la gare SNCF de Garches. On ne trouve ni équipement ni commerces à proximité, excepté le groupe scolaire Ramon.

La résidence comprend 7 bâtiments, 5 en forme de barres et 2 en forme de plots (cf. Figure 8. Plan masse de la résidence). Ces immeubles s'élèvent sur une hauteur de 4 à 6 étages, pour un nombre de logements compris entre 20 (bâtiment D) et 59 (bâtiment G). Le bâtiment G, en forme de plot, se situe à l'extrémité est de la résidence, avec un percement central laissant un passage pour les voitures. La disposition des autres immeubles s'organise autour du plot central du bâtiment D, verticalement et horizontalement, formant deux L. Le nombre total de logements est de 263, qui se répartissent en 30 appartements d'une pièce, 78 appartements de 2 pièces, 130 appartements de 3 pièces et 25 appartements de 5 pièces. Les plots sont desservis par une unique cage d'escalier, tandis que les barres en comportent 3 (excepté le bâtiment E qui n'en comprend que deux), chaque cage d'escalier renfermant un ascenseur. Le couple de gardiens de la résidence dispose d'un logement et d'une loge ou espace d'accueil indépendant, situé dans le plot D, au centre donc de la résidence.

Le chauffage et la production d'eau chaude sont collectifs. A chaque logement est associé une cave en sous-sol et une place de stationnement aérienne. La résidence dispose de deux entrées, protégées par des barrières qui se soulèvent pour laisser passer les voitures, aux extrémités ouest et est. Des plantations agrémentent les abords immédiats des immeubles. L'architecture des bâtiments est caractéristique des années 1960, par sa simplicité et sa fonctionnalité : banalisation des entrées, régularité des percements et de l'emplacement des balcons, toits terrasse.

Ainsi, si la conception des bâtiments de la résidence des Châtaigniers et de l'immeuble Paul Eluard est semblable, la ville dans laquelle ils se situent et l'organisme HLM auquel ils appartiennent possèdent quant à eux des caractéristiques très contrastées. Mais le déroulement des opérations de réhabilitation est relativement proche.