II.1.2.Caractéristiques du territoire.

Le concept de territoire présente un intérêt croissant pour les géographes depuis le milieu des années 1970 (PIOLLE, 1991) et le nombre de recherches et publications utilisant ce terme s'est multiplié. On peut avancer diverses raisons pour expliquer cet engouement, en évoquant une crise économique et culturelle, un vide social, les mythes du «village» et du «terroir», l'usure des référents territoriaux traditionnels ou encore la volonté de se rassurer en recherchant des processus de territorialisation semblables aux anciens processus ruraux. Mais quelque soient ces raisons, ce concept s'est peu à peu imposé, de telle sorte que J. SCHEIBLING en vient à en faire l'objet de la géographie, alors que le concept d'espace lui était auparavant préféré (SCHEIBLING, 1994, p.146) :

«Qu'est-ce alors que la géographie ? elle est l'étude de l'organisation et du fonctionnement des territoires ».

Le terme de territoire est polysémique et ses sens ont beaucoup évolué au fil du temps, en s'enrichissant des précisions apportées par des approches différentes, mais il est possible, à partir de cette abondante production, de dégager certaines des caractéristiques du territoire qui font aujourd'hui l'objet d'un large consensus auprès des géographes. Il ressort de ces travaux que le territoire est à la fois concret (c’est une portion de la surface terrestre) et abstrait (c’est un espace représenté), et lentement construit dans la matérialité et dans les esprits par la société qui lui donne existence.