IV.1.2.Représentations d'un espace collectif.

Les habitants utilisent dans leurs discours des échelles géographiques de référence différentes qu'ils associent aux faits, aux descriptions, aux idées ou aux anecdotes qu'ils racontent. On peut ainsi relever, par exemple, au cours du même entretien, les précisions suivantes, données par un locataire (n°5, Gennevilliers, homme) :

Les habitants ne choisissent pas dans leur discours ces échelles spatiales (la ville, le quartier, l'immeuble, la cage d'escalier) au hasard : ils s'y réfèrent pour expliquer le sens de leur propos. Or, par l'analyse de l'utilisation de ces différentes échelles dans les discours des habitants, on constate que l'immeuble, pour les locataires de Gennevilliers, et la résidence, pour les locataires de Garches, sont plus souvent associés aux faits racontés et constituent donc des repères géographiques solides, qui permettent d'expliquer facilement ce qui s'y rapporte.

D'autre part, cette analyse permet de montrer également que les habitants, s'ils utilisent souvent ces repères, préfèrent employer le terme descriptif général plutôt que le nom propre associé (ils préfèrent dire «le quartier» que «le Fossé de l'Aumône», par exemple), ce qui tend à montrer que les repères géographiques de la résidence et de l'immeuble permettent une identification, plus qu'ils ne sont porteurs d'une identité. Enfin, ces termes spatiaux utilisés comme repères géographiques désignent de façon ambiguë l'espace matériel ou les habitants qui l'occupent.