IV.3.Institution de normes relationnelles spatialisées.

Dans leurs discours, les habitants expliquent qu'au sein de l'immeuble ou de la résidence, les relations entre les locataires sont polies (chacun se dit bonjour en se croisant, voire échange quelques mots), mais qu'elles sont également volontairement limitées. Il s'agit d'une norme relationnelle, que les habitants reconnaissent et explicitent et par rapport à laquelle ils se positionnent en expliquant les raisons qui les poussent à agir de la sorte.

Ces comportements résultent de la volonté de parvenir à un équilibre entre le souhait de préserver son intimité et celui d'établir des relations de voisinage solidaires, amicales, ou seulement conviviales. Les habitants expliquent en effet qu'ils estiment devoir se protéger de la curiosité de leurs voisins, en même temps qu'ils considèrent comme positif et valorisant d'entretenir une certaine forme de courtoisie et de savoir qu'ils peuvent compter sur l'aide de leurs voisins en cas de difficultés. La proximité spatiale, propre à l'habitat collectif, entraîne une multiplication des situations d'interaction, qui nécessite de définir collectivement un moyen de les gérer, par l'institution d'une norme des relations de voisinage.