V.3.2.1.Un projet équilibré

La directrice de l'agence des Hauts-de-Seine répond à la question «comment définiriez-vous une opération réussie ?» :

« C'est d'abord une réhabilitation qui répond aux attentes des habitants, et qui conjugue à la fois notre propre souci d'assurer la pérennité du patrimoine » .

Chacun des deux types d'objectifs ne doit être négligé. Pour répondre aux attentes des habitants, bien que la phase de concertation demande énormément d'énergie et d'efforts, car il faut réussir à se faire comprendre, expliquer et parfois revenir sur ce qui a déjà été discuté et acté, elle est inévitable et le groupe 3F n'imagine pas travailler seul sur ces opérations. Dans les propos de la directrice d'agence, la nécessité d'écouter et de prendre en considération les habitants revient régulièrement :

« Ce qui est certain, c'est qu'il faut qu'on ait en face de nous des habitants, il faut qu'on travaille avec eux, on ne peut pas réaliser une PALULOS, un plan de travaux, sans recueillir, sans dialoguer avec les habitants »  ; « s'il y a une demande des habitants de venir dans les logements, il faut en tout cas qu'on sache l'écouter »  ; « je crois qu'ils attendent beaucoup qu'on les écoute, et qu'on prenne en compte un certain nombre de demandes qui relèvent souvent du bon sens et auquel on peut accéder » , …

Malgré l'importance accordée aux souhaits des habitants, le groupe 3F ne considère pas les réhabilitations sous cet unique aspect. Ainsi, si pour l'office de Gennevilliers cette écoute et cette volonté de répondre finement aux attentes des habitants aboutit à n'imposer que des travaux de sécurité qui engagent la responsabilité du propriétaire, il semble évident pour les responsables et le personnel du groupe 3F qu'il est préférable d'imposer également les travaux destinés à faciliter la gestion du parc (directrice d'agence, chef de secteur) :

« Dans le non négociable, il y a les travaux pour améliorer les conditions de travail du personnel, comme l'aménagement des locaux à poubelle, par exemple » et « si ça permet de simplifier la gestion, on n'hésite pas, ce peut être un plus très réel, (…), par exemple, quand on peut supprimer les vides-ordures, on le fait, c'est beaucoup plus simple, il y a moins de risque pour le travail des gardiens, il y a moins de petites bêtes »

Cette position sur le traitement des vides-ordures, systématiquement supprimés pour faciliter la gestion, est donc loin de celle de l'office de Gennevilliers, qui organise des votes à l'échelle de la cage d'escalier pour laisser les habitants décider de leur conservation ou non.

D'autre part, la directrice de l'agence des Hauts-de-Seine prend garde de conserver une représentation non figée des immeubles :

« Il faut que ça s'inscrive dans la continuité de la vie du programme. On prend un programme à un moment, et de toutes façons, le temps des travaux le fait progressivement glisser, tout seul, naturellement, parce que ce n'est pas parce qu'il est en travaux, qu'il n'y a pas de mutations de locataires… »

La réhabilitation n'est pas considérée dans ce cas comme une action ponctuelle, indépendamment de la vie de l'immeuble, mais s'intègre au contraire dans une stratégie globale, qui prend en compte l'évolution du patrimoine. Dans cet esprit, au delà de la réponse aux attentes des locataires en place, le groupe 3F cherche à satisfaire des clients potentiels, à agir par la réhabilitation sur l'évolution de la demande.