VI.1.1.2.Pour les organismes HLM : des travaux attendus par les habitants.

Pour les organismes HLM, la décision de réaliser des travaux de réhabilitation n'est pas liée à une obligation quelconque, mais résulte de leurs préoccupations concernant les conditions de confort de leurs locataires. Chaque professionnel rencontré, quelle que soit sa fonction, pour l'office municipal de Gennevilliers comme pour le groupe 3F, souligne l'intérêt des travaux de réhabilitation pour les locataires en terme d'amélioration des conditions de vie, comme dans ces propos du pilote de chantier de l'office de Gennevilliers :

« Les gens sont contents, c'est un plus qu'on leur apporte, pour leur cadre de vie » .

Pour le chef du service construction / réhabilitation de l'office de Gennevilliers, les travaux de réhabilitation sont justifiés pour les habitants par une forme de bilan coûts / avantages, qu'il estime très positif pour les locataires, qui supportent des surcoûts faibles au regard des améliorations qui leurs sont apportées :

« Il y a quand même des économies de chauffage assez importantes, en fait, quand on fait l'un dans l'autre, augmentation de loyer et économie de chauffage, vous avez une augmentation de loyer très faible par rapport au gain, parce que c'est vrai que vous avez un confort qui n'a rien à voir ensuite, de leur logement, et puis avoir un nouveau look de bâtiment, c'est quand même important aussi » .

Dans cette forme de bilan coûts / avantages, certains prennent en compte l'ancien état des installations, à l'exemple du pilote de chantier d'une société prestataire intervenant pour le compte de l'office dans la réhabilitation de l'immeuble Paul Eluard. Mais tandis que les habitants soulignent un état de vétusté et la nécessité de rendre les installations conformes aux normes de sécurité, ces professionnels insistent sur la notion d'obsolescence et le souhait de rendre les installations conformes aux normes de confort actuelles :

« Beaucoup attendent la réhabilitation, parce que c'est obsolète. Vous avez des chambres ici où au départ, il n'y avait pas de prise de courant, dans ce sens là, on est très attendu. Vous avez, dans les salles de bain, c'est des baignoires sabot, donc les personnes âgées nous demandent des douches, parce que les baignoires sabot, il faut les enjamber. »

Alors que les habitants décrivent principalement l'état des bâtiments et des installations, créant un lien entre la présentation de ces dégradations et la nécessité de réaliser des travaux pour y remédier, les professionnels de l'office HLM de Gennevilliers mettent en avant leur volonté de répondre aux attentes des locataires, qu'ils considèrent comme les principaux destinataires de leurs actions, plus que le souci de maintenir leur patrimoine en bon état. Pour l'office de Gennevilliers, ces attentes portent à la fois sur le confort intérieur des logements et sur l'aspect extérieur des bâtiments, même si cette dernière dimension est considérée comme étant apparue récemment. Le directeur de l'office affirme ainsi que l'organisme n'attend pas grand chose des réhabilitations, tandis que les habitants pourront bénéficier d'un plus grand confort, notamment électrique et thermique, et d'une transformation très valorisante de l'aspect extérieur des immeubles (cf. V.2.2.1 et V.2.3.).

La position des professionnels du groupe 3F est un peu différente, car l'intérêt des opérations de réhabilitation pour l'organisme n'est pas présenté comme étant négligeable : les travaux sont en partie justifiés par une volonté d'entretien du patrimoine. Mais la réponse aux attentes des locataires est également au centre des motivations de l'organisme dans la décision d'entreprendre ces opérations et reste considérée comme une condition indispensable à la réussite des réhabilitations. Ainsi, la directrice de l'agence des Hauts-de-Seine du groupe 3F affirme :

«Et une réhabilitation particulièrement réussie pour vous, vous la définiriez comment ? – C'est d'abord une réhabilitation qui répond aux attentes des habitants, et qui conjugue à la fois notre propre souci d'assurer la pérennité du patrimoine. »

La directrice insiste donc sur la nécessité pour l'organisme de répondre aux attentes des locataires, au-delà de l'utilité de l'entretien du patrimoine. Les professionnels de l'office de Gennevilliers comme du groupe 3F trouvent la justification et le sens de leurs actions de réhabilitation dans le bien-être supplémentaire qu'ils considèrent apporter aux habitants.