VI.2.1.1.Des intérêts divergents dont l'espace est l'enjeu.

Les travaux réalisés dans les appartements peuvent susciter des réactions d'opposition des habitants quant à leur nature, leur mise en œuvre directe (lorsque les installations réalisées ne donnent pas satisfaction) ou indirecte (lorsque les installations réalisées donnent lieu à des dégradations). Sur la totalité des prestations intérieures effectuées à Garches et à Gennevilliers, seul le remplacement des fenêtres n'a donné lieu à aucune expression d'insatisfaction.

Les travaux les plus conflictuels concernent la rénovation des installations électriques. Ces installations, qui datent des années 1960, ne comprenaient pas de prise de terre, qui sont obligatoires aujourd'hui, et ont donc dû être entièrement reprises. Les fils étaient encastrés dans les murs, ce qui les rendaient invisibles, mais pour conserver cette situation idéale antérieure, les organismes auraient été obligés de faire des saignées dans les murs pour les atteindre et les remplacer, ce qui serait très gênant pour les locataires, en termes de bruit, de poussière, de durée du chantier, et aussi très coûteux. Les organismes HLM ont donc pris le parti de laisser ces installations en place et d'installer un circuit parallèle, par ceinturage des pièces par plinthes électriques en l'absence de meubles ou par un cheminement sous baguette. Ces travaux sont très contestés par les locataires, pour trois raisons. D'une part, nombre d'entre eux ont installé leur propre circuit, apportant de nouveaux points lumineux (notamment pour des plafonniers et des appliques) ou de nouvelles prises, ce que ne refont pas les nouvelles installations standardisées. D'autre part, les électriciens font parfois des erreurs de mise en œuvre, ce qui impose aux locataires de réclamer des réparations lorsque leurs installations disjonctent ou ne fonctionnent pas. Enfin, la présence des baguettes est souvent vivement regrettée et les cheminements accusés d'être peu discrets, pour des raisons d'esthétique, et entraînent des dégâts de raccords de tapisserie et de peintures lorsque des trous doivent être percés, ce qui est un cas de figure très fréquent.

Les mises en peinture sont elles aussi sources de nombreuses contestations, portant sur la couleur et la qualité de la peinture, ainsi que sur le soin apporté aux finitions. La réalisation des travaux de plomberie donne également lieu à des différends, lorsque des fuites se produisent, cas très fréquent à Gennevilliers, en raison de la vétusté des canalisations, trop étroites et entartrées.

La réalisation des travaux est donc susceptible, pour une grande part, d'affecter les qualités esthétiques et d'usage des logements et constitue de la sorte une source de conflits potentiels.