VI.3.1.4.Des travaux de finition.

D'autres habitants, satisfaits des travaux réalisés, souhaitent cependant les compléter, ou les parachever. Il s'agit de travaux de finition effectués par le ménage lui-même, comme l'explique cette locataire :

‘«On s'est dit : « tiens, en 94 c'était réhabilité, en 95 je suis allée en Espagne » , et on a dit : « en 96, on va refaire les papiers peints et les peintures » . Et on l'a fait parce que, oui, l'appartement avait été réhabilité, alors on s'est dit : « on va donner un coup de neuf à tout ça, parce que l'appartement a pris un coup de neuf. Il est plus jeune, alors on va en faire autant. » . – Pour vous, ça allait ensemble ? – Oui, ça me paraissait logique, c'était l'ordre chronologique des choses, puisque ça partait d'une prise, en passant par la baignoire, la peinture, les joints le carrelage, pourquoi pas le papier peint, c'était la finition, le fin du fin. » (n°12, Gennevilliers, femme).’

Cette habitante considère que l'opération de réhabilitation a permis d'apporter un certain nombre d'améliorations à son logement. Mais pour obtenir un ensemble cohérent, pour retrouver l'unité de son appartement, elle a besoin d'y intervenir à nouveau pour obtenir un résultat qui corresponde mieux à son idée. Par la phrase : «l'appartement a pris un coup de neuf, il est plus jeune, alors on a en faire autant», elle insiste sur la désignation de l'auteur des travaux. Alors que la réhabilitation était le fait de l'organisme HLM, les travaux de finition sont de son ressort, comme si les professionnels ne pouvaient en aucun cas les réaliser. Il s'agit donc de travaux de finition qui s'avèrent importants pour la finalisation de la transformation initiée par la réhabilitation : le changement des papiers peints termine les changements engagés (changement des fenêtres, des installations électriques, etc.) et sont choisis en fonction de goûts personnels. L'appartement est ainsi mis tout d'abord aux normes de la réhabilitation puis en adéquation avec ses habitants, sans heurts ni ruptures.

Que ce soit en réalisant des travaux projetés avant la réhabilitation, ou destinés à réparer les dégâts occasionnés, à refaire des réalisations inacceptables, ou à apporter une finition personnelle, les habitants se réapproprient leur appartement à la fin de l'opération réalisée par l'organisme HLM. Les locataires, qui perçoivent la réhabilitation comme un changement, quelle que soit l'appréciation qu'ils peuvent faire des travaux, décident généralement d'intervenir directement et personnellement dans leur appartement pour apporter des transformations complémentaires, destinées à améliorer et valoriser l'espace domestique de leur propre fait, selon leurs souhaits et leur personnalité. Ces interventions matérielles s'inscrivent dans un ensemble de représentations qui donnent un sens cohérent à l'opération de réhabilitation globale et qui sont notamment explicitées à l'occasion de la formulation d'un bilan général des opérations.