VI.3.2.2.Une attitude indifférente.

D'autres locataires réagissent très différemment en adoptant une attitude totalement indifférente, considérant que la réhabilitation ne leur a rien apporté ni retiré d'important, comme dans ces exemples :

Cette volonté de présenter un bilan neutre peut être interprétée de diverses manières : la réhabilitation n'intervient pas sur les plus grandes préoccupations ou attentes des locataires, elle a fait l'objet d'une forme de refus des habitants qui considèrent que l'organisme HLM n'a pas à intervenir chez eux, ou elle est minimisée par des locataires qui souhaitent afficher de la sorte une distinction par rapport à des voisins «assistés » , pour lesquels il faut engager des travaux… Mais quelles que soient les raisons qui peuvent amener les habitants à faire ce bilan neutre, il s'agit d'une attitude particulière, qui s'inscrit dans un ensemble de représentations personnelles de l'espace domestique et de la réhabilitation. Ces locataires développent une image valorisante de leur logement en minimisant la nécessité pour l'organisme HLM d'y réaliser des travaux, au motif qu'ils l'entretiennent particulièrement bien et certainement mieux que leurs voisins qui apprécient les travaux de réhabilitation. Le processus d'appropriation repose ainsi sur une légitimation qui procède par distinction avec des voisins qui profitent d'une forme d'assistanat.