La démocratie salariale à l’épreuve

Pour appréhender la place prise par les salariés dans la décision syndicale, il faut distinguer les moments ordinaires des moments de mobilisation. C’est dans les périodes de mobilisation que le rôle joué par les salariés non syndiqués dans la décision syndicale semble le plus grand, le plus actif. Si la forme coordination, en tout cas telle qu’elle est apparue au travers des mobilisations de la fin des années 1980, est peu fréquente dans les mobilisations aujourd’hui, la pratique des assemblées générales des salariés est devenue une procédure ordinaire que plus personne ne conteste. Par exemple, dans le cadre de la lutte contre la réforme de France Télécom, un comité du personnel a été mis en place localement, composé de salariés syndiqués et non syndiqués.

Le matériau empirique disponible, recueilli principalement dans les réunions syndicales et à partir de l’observation du quotidien syndical au sein du local départemental, permet surtout de traiter la question de la place des salariés dans la décision syndicale en temps ordinaire. En temps ordinaire, le rôle joué par les salariés non syndiqués dans la décision syndicale semble plutôt effacé, mais ils ne sont toutefois pas absents des discussions et des décisions.