Nous disposons, en premier lieu, de trois types différents de discours appartenant, nous le supposons, à des niveaux idéologiques distincts et signifiants socialement. Il nous semble intéressant de nous arrêter sur les rapports sociaux qu’ils reflètent, en relation étroite avec la conception d’une éthique professionnelle des journalistes. Nous opposerons, d’une part, les discours syndicaux et les discours patronaux autour de la question de l’éthique professionnelle des journalistes 5 . Nous travaillerons, d’autre part, sur un corpus de discours juridiques afin d’en extraire un certain nombre d’éléments propres à nous éclairer sur la façon dont le magistrat, notamment dans le cadre de l’article 1382 du code civil, se ‘« pose comme juge naturel de la déontologie des journalistes ».’
La recherche de constances dans les codes impose à notre corpus d’être suffisamment large et représentatif. En effet, l’existence de plusieurs catégories d’acteurs, donc de plusieurs types de discours, favorise la comparaison et donc la recherche des positionnements respectifs des acteurs à l’égard des questions d’éthique professionnelle. Nous avons observé différentes démarches pour la collecte de nos informations qui a réclamé à la fois un travail de terrain, l’exploitation de bases de données et la consultation de revues et autres documents syndicaux. Nous en détaillons, ici, la méthode.
Précisons que nous n'assimilons pas idéologie et discours mais que « l'on doit concevoir le discursif comme un des aspects matériels de ce que nous avons appelé la matérialité idéologique », Pêcheux M., in Langages, n°37, 1971, p11.