1) Rencontre avec le milieu patronal

Les fédérations patronales ne disposent pas de bulletins mais des seuls comptes-rendus d’Assemblées générales auxquels l’accès nous a été refusé. Nous avons donc élaboré un questionnaire administré aux directeurs respectifs des quatre instances patronales que sont la Fédération nationale de la presse française (FNPF), l’Association des employeurs du service public de l’audiovisuel (AESPA), la Fédération française des agences de presse (FFAP) et le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR). La FNPF regroupe dix organisations syndicales parmi lesquelles le puissant SPQR, qui rassemble 33 quotidiens régionaux diffusés en France.

La rédaction de ce questionnaire s’est appuyée sur différents éléments qui relèvent, d’une part, des observations établies dans le cadre de nos recherches et, d’autre part, des interventions nombreuses à l’égard des questions d’éthique professionnelle et de déontologie journalistique d’un certain nombre d’acteurs que sont les syndicats de journalistes, les politiques, en tant que législateurs, et les magistrats. Cette spirale d’acteurs permet l’approche à la fois synchronique, notamment celle des réponses apportées par nos interlocuteurs en réaction immédiate aux questions posées, et diachronique puisque certaines questions renvoient à une période, une déclaration ou un événement précis.

Tout en visant à expliciter la conception respective des différents représentants des fédérations patronales (AESPA, FFAP, FNPF et SPQR) à l’égard des questions d’éthique et de déontologie des journalistes, nous sommes par ailleurs en droit d’espérer retrouver, lors de l’examen des réponses, certaines caractéristiques de tous les discours dits patronaux (vs discours syndicaux). Cela dit, si ces responsables ont été sollicités ‘« ès qualités’», la plupart d’entre eux ont établi un préalable précautionneux qui visait à détacher leurs discours des fonctions qu’ils occupent et donc, in fine, de l’organisme qu’ils représentent. Nous ne pourrons donc pas éliminer de notre analyse les variables ‘« individuelles’ » en dépit de nos efforts, lors de l’entretien, pour ramener le discours àun minimum de représentativité. Nous posons, toutefois, que globalement ces entretiens constituent un corpus de discours patronaux.