- Le Syndicat des journalistes CFTC

Le Syndicat Chrétien des journalistes ne dispose pas de bulletin ou de lettre susceptibles d’être adressés aux adhérents. Selon les propos de Michel Eicher, secrétaire général du syndicat, seuls quelques courriers, dont la périodicité n’est pas fixée, sont parfois envoyés aux journalistes CFTC. Nous avons donc demandé à lire les statuts et les éventuelles brochures 35 qui servaient la cause du SJ CFTC. Après une lecture attentive de ces documents, nous avons relevé différents éléments susceptibles d’intéresser notre questionnement. En effet, les statuts adoptés par l’assemblée constitutive du 23 décembre 1971 stipulent, à l’article 5, que ‘« le Syndicat, affilié à la Confédération française des travailleurs Chrétiens, revendique pour la profession, avec le souci de sauvegarder sa dignité et son bon renom, l’élaboration d’un code de déontologie professionnelle précisant les droits et les devoirs des journalistes »’ 36 . Toute admission au Syndicat est notamment soumise à l’acceptation de cette revendication. De plus, à l’occasion des élections à la Commission de la carte de presse, le syndicat chrétien des journalistes écrit : ‘« La diversité de la profession fait sa richesse. Mais l’unité des journalistes est garantie par leur statut. Ce statut doit être défendu. Nous refusons : (…) des formations à la déontologie obligatoires, au contenu décidé par d’autres que par nous »’ 37 . Sur la base de ces quelques éléments, nous avons sollicité une entrevue avec le secrétaire général du syndicat chrétien des journalistes, Michel Eicher. Cet entretien s’est déroulé de manière totalement informelle, dans un restaurant parisien. Nous avons questionné Michel Eicher autour de l’article 5 ainsi que sur les propos tenus dans la revue Vision (voir ci-dessous) afin de dégager la ligne de conduite promue par le syndicat chrétien des journalistes. Concernant le ‘« refus des formations à la déontologie obligatoires, au contenu décidé par d’autres que par nous »,’ Michel Eicher, manifestement embarrassé, a prétexté qu’il s’agissait de ‘« faire réagir les militants’ » de ‘« les provoquer’ ». Pour les membres du SJ CFTC, explique-t-il, ‘« il n’y a pas de débat’ ». Michel Eicher concède volontiers que la question de la déontologie n’est pas ‘« une priorité’ » qu’elle n’est pas ‘« une urgence’ ». Le SJ CFTC ‘« prône la non-intervention de l’État, y compris en matière de financement, si celui-ci entraînait un contrôle sur le contenu des formations à la déontologie au sein des écoles »’ 38 . Questionné sur l’article 5 (voir ci-dessus) Michel Eicher nous a semblé découvrir son contenu et a avoué ne s’être jamais interrogé sur ce point précis. La revendication de ‘« l’élaboration d’un code de déontologie professionnelle précisant les droits et les devoirs des journalistes’ » n’a fait l’objet, selon lui, ‘« d’aucun débat au sein du syndicat depuis ces cinq dernières années »’ 39 . à l’issue de notre entretien, Michel Eicher s’est engagé à questionner l’ensemble des adhérents au syndicat chrétien des journalistes autour de l’élaboration d’un code de déontologie.

Nous avons reçu, le lundi 27 août 2001, un complément d’informations envoyé par courrier électronique. En voici le contenu :

En janvier 2002, le syndicat chrétien des journalistes revendiquait près de 400 adhérents cotisants.

Notes
35.

Il existe une brochure intitulée « Vision » qui constitue le support de communication de la Fédération française des syndicats de la communication écrite, graphique, du spectacle et de l’audiovisuel CFTC. Cette fédération, présidée par Marcel Caron (TF1) considéré comme une « tête brûlée » par la profession, finance les projets du Syndicat chrétien des journalistes. La revue « Vision » permet donc au Syndicat des journalistes CFTC, notamment à l’occasion des élections à la Commission de la carte de presse, d’exprimer son point de vue.

36.

Extrait des statuts du syndicat chrétien des journalistes, adoptés par l’assemblée constitutive le 23 décembre 1971.

37.

Document diffusé aux journalistes CFTC à l’occasion des élections à la commission de la carte du 20 juin 2000.

38.

Interview de Michel Eicher, lundi 16 juillet 2001.

39.

Michel Eicher, idem.