II) Les différents niveaux d’analyse de l’éthique de l’information

Outre notre tentative de recenser les définitions d’une éthique appliquée à l’information, nous avons cherché à dégager, en amont, ce qui alimentait la réflexion éthique d’un certain nombre d’auteurs, toutes disciplines confondues. L’historien, le philosophe, le sociologue ou encore le linguiste ont en effet adopté différentes postures d’observation. Les discours qui habillent la réflexion éthique rapportée à l’information ont la particularité de planter le même décor, ‘« les trois crises du journalisme »’ -celles présentées par Dominique Wolton dans ‘« Penser la Communication »’ -, sans pour autant donner la même réplique à l’éthique de l’information. Ces crises correspondent ‘« aux contraintes économiques, aux contraintes politiques et aux contraintes techniques »’, qui sont présentés comme autant de déterminismes que subit la profession. Les différents niveaux d’analyse de l’éthique, empruntés à Daniel Cornu, nous permettront de quadriller la réflexion éthique des auteurs retenus. D’aucuns analysent l’éthique de l’information sur plusieurs niveaux, d’autres forcent le trait sur des qualifications plus précises. Ainsi les historiens et les sociologues soulignent les valeurs, les coutumes ou les mœurs qui animent les pratiques journalistiques (éthique descriptive). Toutefois les rôles ne sont pas aussi nettement distribués. Les jugements ont une dynamique propre en dépit de certaines ressemblances des prises de position, tantôt polémiques, tantôt réflexives. Nous tâcherons de redistribuer les différents niveaux d’analyse de l’éthique qui incombent aux auteurs et de dégager les tendances qui dominent la littérature.