3) L’impossible consensus

Il est à l’évidence extrêmement difficile de rendre compte de la position de la FNPF à l’égard des questions d’éthique professionnelle. Notre interlocuteur s’y est employé avec la prudence qui sied à toute fonction de représentation. Loin de rassembler, la FNPF semble plutôt donner procuration aux entreprises de presse pour esquisser une visée éthique de la profession tant il paraît difficile d’obtenir des positions consensuelles en la matière. Ce constat pourrait expliquer la dispersion des approches qui intervient en amont de la rhétorique patronale dès lors acculée à admettre l’absence de consensus mais aussi les intérêts divergents qui sont en jeu. Cela dit, il se dégage très clairement à la lecture de l’interview un point sur lequel l’ensemble des instances patronales ne semble pas vouloir céder : leur marge d’autonomie respective en matière de représentation normative de la profession et plus précisément leur volonté de maintenir ‘« le lien de subordination’ ». Cette volonté condamne dès lors toute tentative de négociations avec les syndicats de journalistes puisqu’elle instaure de fait un rapport de pouvoir auquel les journalistes ne sont manifestement pas près à se soumettre. Le directeur de la FNPF en est d’ailleurs pleinement conscient lorsqu’il nous dit : ‘« Je crois que la déontologie et son élaboration ne peuvent venir que d’une structure plus large où le lien s’est effacé derrière une volonté commune ’». Il conclut ‘« Mais une fois encore c’est une opinion tout à fait personnelle ’» qui incontestablement ne fait pas l’unanimité.