3) « Réflexion et propositions sur la déontologie de l’information » : rapport ministériel

A l’occasion de la soutenance du mémoire de DEA, nous avions mis en exergue la convergence des questionnements concernant l’éthique et la déontologie des journalistes, nombreux à l’époque. En effet, outre l’enquête de la FNPF réalisée en février 1998, paraissait, en juillet 1999, le rapport de Jean-Marie Charon intitulé ‘«Réflexions et propositions sur la déontologie de l’information ’». Celui-ci, commandé par le ministère de la Culture et de la Communication, a suscité de nombreux commentaires notamment de la part des syndicats de journalistes. Que dit-il sur ‘« la multiplication des réponses et initiatives en faveur de la déontologie’ », phénomène auquel Jean-Marie Charon a consacré une partie de son rapport ? 659 En dépit de l’ampleur de l’émotion suscitée par certaines dérives ‘« les observateurs extérieurs constatent que les pétitions de principe n’ont donné lieu ni à la définition de principes déontologiques communs, ni à des lieux de réflexion réguliers intéressant toute la profession, ni à la mise en place d’instances permettant d’assurer le débat entre les journalistes et la société. Pire même, des erreurs et dérapages semblables se reproduisent régulièrement, sans que jamais leurs responsables donnent le sentiment d’avoir été sanctionné »’ 660 . Plus loin, après avoir dressé de manière non exhaustive quelques initiatives en faveur de la déontologie, l’auteur concède que ‘« ces démarches qui ont donné lieu à des réflexions riches et des publications très importantes buttent toutefois sur le refus des différents syndicats de journalistes à travailler ensemble sur une charte et surtout sur le refus des organismes d’employeurs et des syndicats de journalistes à discuter ensemble des textes’ » 661 . Jean-Marie Charon, observateur patenté, conclut en rappelant que ‘« ces initiatives et démarches marquent le fait que la préoccupation déontologique existe bien, et qu’elle prend inévitablement des formes variées. Il ne faut pas non plus se cacher que bien des expériences restent ponctuelles. Elles ne règlent pas toujours très bien la question au niveau où elles se mènent, auprès des journalistes, à l’initiative des directions ; Dans chaque entreprise ou à un niveau plus large, d’une forme de presse tels que les quotidiens régionaux ou les hebdomadaires locaux. Elles ne concernent qu’exceptionnellement le public, la société, hormis le cas des médiateurs’ » 662 .

Notes
659.

Charon J.M., op .cit., rapport ministériel, 1999, pp. 16-21.

660.

Ibid., p 16.

661.

Ibid., p 17.

662.

Ibid., p 18.