b) La question des «ménages »

Si ces questions de traitement de l’information et de l’image articulée au respect de la personne semblent préoccuper la chaîne généraliste du service public, il est un second point sur lequel la direction et la rédaction de France 2 ont largement insisté : ‘« Les collaborations extérieures »’ (article IV). Point d’orgue de la crédibilité journalistique, il n’est pas une charte qui ne rappelle aux journalistes le devoir de ne pas mettre sa qualité au service d’intérêts privés. Ainsi, dans La Charte du SNJ, il est convenu qu’un journaliste digne de ce nom ‘« ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées »’ ou encore ‘« qu’il ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière ».’ Dans la Charte de Munich, il en va de même : ‘«ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des anno’ nceurs ». Or, il semble que la tentation est grande, pour certains journalistes, de pratiquer ce que l’on appelle communément dans l’audiovisuel ‘« les ménages’ ». Qu’il s’agisse de training média, d’animations de débats ou, de manière plus noble, d’enseignement, ces pratiques sont désormais extrêmement encadrées et soumises, pour la plupart, à autorisation. L’interdiction s’applique pour le training média, les collaborations à des événements divers (colloques, séminaires, salons, etc.), organisés par une entreprise ou une association, qui rémunèrent la prestation du journaliste. Toute collaboration à un document écrit ou audiovisuel pour le compte d’une entreprise, d’une institution ou encore d’une association, dès lors qu’elle est rémunérée, est strictement interdite par la direction de France 2. A cet effet, l’accord présente, en annexes, plusieurs tableaux qui récapitulent les différents cas de figure des collaborations extérieures. Il stipule par ailleurs, dans l’article IV, qu’au nom ‘« de l’indépendance et de la crédibilité du journaliste (…) toute activité de communication est proscrite ».’ Si elles sont autorisées, ces collaborations extérieures obligent le journaliste à ne pas se réclamer de son appartenance à France 2. Et d’ajouter ‘« Toute non-déclaration ou déclaration fausse relative à une collaboration extérieure, constitue une faute professionnelle, qui sera sanctionnée conformément à la CCNTJ et à l’avenant audiovisuel’ ».

L’accord relatif à la déontologie des journalistes de France 2 est un utile complément aux documents qui régissent déjà la profession. Il pointe un certain nombre de règles qui correspondent aux évolutions nombreuses de l’environnement médiatique notamment en matière juridique et de communication. Il s’agit, à l’évidence, d’un accord qui s’inscrit dans l’air du temps et qui vise d’une part à préserver l’image de la société France 2 et, d’autre part, son pendant, à renforcer la crédibilité du travail du journaliste.

Avant de nous intéresser à la charte d’Antenne, censée subsumer l’ensemble des règles déontologiques des chaînes publiques constitutives de FranceTélévisions, nous nous pencherons sur le projet éditorial pour l’information de France 3 tel qu’il a été présenté à l’occasion de la convention cadres, le 6-7 juin 2001.