a) Le « Contrat de confiance »

Si le volet ‘« exigence de qualité »’ énumère, non sans retenue, un certain nombre de valeurs et ce, en vertu du ‘« contrat de confiance’ » passé implicitement avec le téléspectateur, l’essentiel des recommandations éthiques et déontologiques relève du chapitre ‘« responsabilité du diffuseur’ ». Avant d’en détailler le contenu, revenons à la démarche qualité qui anime FranceTélévisions. Une pléthore de règles en constitue l’essence même : ‘« véracité, précision, équité, pluralisme, neutralité, indépendance, hiérarchie de l’information, sérieux, clarté, lisibilité, respect de la langue française ’» et de justifier ‘« les sociétés nationales de programme ont vocation à constituer la référence en matière d’éthique, de qualité et d’imagination »’. Ces règles ont manifestement été édictées à l’issue de plusieurs enquêtes, dont il est fait mention, et notamment celles de la COFREMCA sur les attentes des téléspectateurs et de Vincent Meslet sur les attentes du public à la veille du XXIème siècle – Quelle télévision ? 831

La société COFREMCA, basée à Paris, est spécialisée dans les études quantitatives et qualitatives, sociologiques, prospectives et stratégiques. En avril 1995, elle a mené une étude sur le thème ‘« Sexe, violence et télévision’ ». Il en est ressorti des attentes spécifiques des téléspectateurs à l’égard du service public que la société FranceTélévisions n’a pas manqué de souligner dans sa charte. Ainsi, à titre d’exemple, il est rappelé au paragraphe ‘« neutralité et indépendance’ » que ‘« les téléspectateurs attendent, à juste titre, que la télévision publique reste à l’abri de toute tentation de rapprochement vis-à-vis du pouvoir politique (Étude Cof.) ’». Plus loin, au paragraphe ‘« hiérarchie de l’information ’» il est signalé que ‘« l’on attend qu’elle hiérarchise l’information de manière qu’elle ait un sens. Attention à l’anecdotique et au futile (Étude Cof.)’ ». L’étude de la COFREMCA a aussi permis à FranceTélévisions de mieux définir son rôle, qualifié par la société d’études parisienne, ‘« d’intégrateur de la complexité du monde actuel (Étude Cof.)’ ». L’usage de telles études témoigne du souci des chaînes publiques de respecter le ‘« contrat de confiance’ » avec le téléspectateur, contrat sans lequel il n’est point de service public de qualité. Comme il est précisé ‘« une télévision de service public est une télévision dont on se sent proche, qui « vient » vers le téléspectateur’ » et l’étude de la COFREMCA de conclure : ‘« par le paiement de la redevance les téléspectateurs se sentent à juste titre partenaires de la télévision publique. Ils souhaitent être entendus, donner leur avis, sentir que leurs opinions et leurs attentes peuvent avoir une influence sur le contenu (Étude Cof.) »’. Trois ans après l’étude, France 2 décidait de mettre en place ‘« l’hebdo du médiateur’ », diffusé tous les samedis à 13h20, et ce ‘« dans le souci d’écouter les téléspectateurs »’.

Notes
831.

Vincent Meslet est directeur adjoint des programmes de France 3.