« éthique : des textes à appliquer » - N°225 – 2ème trimestre 1993

‘« Foutaises de journalistes parisiens que votre déontologie, il y a d’autres priorités aujourd’hui’ ». ‘« Il est largement temps que vous vous préoccupiez de déontologie les syndicats du Beefsteak ont vécu’ ». Ces deux réflexions d’adhérents, à peine caricaturale, ‘« encadrent’ » la campagne lancée par notre syndicat. Elles accompagnent, en fait, notre quotidien depuis les deux ou trois derniers congrès où les préoccupations d’éthique ont largement tenu leur place dans nos débats.

Consanguinité

C’est que l’actualité, de la Roumanie à la guerre du Golfe, a été impitoyable pour notre profession et que notre image en a pâti si l’on veut bien accorder foi à l’enquête annuelle de La Croix, Télérama et Médiaspouvoirs. A dire vrai, entre le SNJ et la déontologie, le lien tient de la consanguinité, la collection du Journaliste témoigne abondamment que c’est sur le terreau des devoirs professionnels que, dès 1918, les fondateurs du syndicat bâtissent, puis enracinent notre organisation. Devoirs et droits y sont inscrits dans cet ordre et non dans celui d’aujourd’hui qui a inversé les deux termes. La discipline qui figure au fronton de notre journal syndical et entraîne les réunions des instances vise directement, non le mauvais cotisant mais le plagieur, par exemple, lequel condamné, après enquête, est ‘« éjecté’ » du syndicat. Vingt après, en 1938, la charte est légèrement retouchée. Au hasard de la guerre, entre collaboration ou résistance, la déontologie vivra des heures héroïques ou sombres. Quelques-unes de ces dernières seront sanctionnées, à la Libération, par la commission professionnelle d’épuration. Deux autres dates jalonnent la route de l’éthique des journalistes : 1954 où la Fédération internationale, tenant congrès à Bordeaux, à l’invitation de la section SNJ, élabore un code et 1971 où les syndicats européens, réunis, se mettent d’accord sur une charte. Un seul objectif pour le SNJ de 1993 : l’application de ces textes.