« Déontologie : quand le gouvernement s’en mêle » - N°253 – 3ème trimestre 1999

La déontologie des journalistes intéresse, aujourd’hui, beaucoup de monde : des colloques fleurissent où les organisations représentatives ne sont pas toujours conviées, des baromètres annuels qui ne manquent pas d’intérêt mesurent notre audimat, des hommes politiques s’en saisissent pour tenter de légiférer, des organisations patronales de la presse se l’approprient sans la moindre concertation ; Des chartes d’entreprises surgissent qui parfois se contredisent. La dernière en date des initiatives émane du ministère de la Culture et de la Communication qui a commandé un rapport à Jean-Marie Charon, ancien conseiller technique de Mme Trautman, rue de Valois à Paris. Le point de départ de ce rapport se situe en août 1997 à la suite du triple décès tragique de la princesse Diana, de son ami et de leur chauffeur, dans l’accident du tunnel du pont de l’Alma à Paris. Les dérives médiatiques auquel cet accident donna prise, devaient conduire la Ministre, après des mois de mise en sommeil, au réflexe pavlovien du rapport ministériel. Au sortir de plusieurs auditions avec des organisations syndicales et patronales, sans oublier la commission de la carte, Jean-Marie Charon a rédigé un rapport intermédiaire annonciateur du texte définitif remis le 8 juillet et sur lequel nous reviendrons en son temps. A retenir parmi les idées maîtresses du texte provisoire révélées par la Ministre, elle-même, le projet d’une formation systématique à la déontologie des jeunes journalistes non issus des écoles reconnues soit les trois quarts des nouvelles cartes annuelles. Une excellente suggestion qui pose aussi la question de la formation dispensée, actuellement, en la matière par les huit écoles reconnues comme d’ailleurs l’initiation au statut professionnel. Celle-ci a prêté longtemps à des carrefours annuels d’information avec les organisations syndicales, des initiatives qui tendent hélas à disparaître. On souhaite un autre avenir à la formation déontologique en se félicitant que le rapport provisoire tourne résolument le dos à toute structure contraignante dont notre organisation estime, depuis son origine, qu’elle n’est pas la bonne voie. (+encadré / A la source du SNJ)