« La déontologie en question » - N°844 – juin- juillet- août 1993

Un congrès triennal constitue toujours une étape importante dans la vie d’un syndicat, et le nôtre n’a pas échappé à cette règle démocratique dans le respect de ses statuts. Et si quelques nuages sont venus assombrir la dernière journée, elles ont été dissipées après quelques heures de discussions salvatrices, qui ont permis d’ailleurs de remettre les pendules à l’heure et le train sur de bons rails. Ainsi notre syndicat, fidèle à la tradition de la CGT Force ouvrière, est plus que jamais attaché à la défense des intérêts matériels et moraux de ses mandants. Ce qui signifie pour nous, Syndicat Général des journalistes F.O, la défense de la liberté d’expression et des conditions dans lesquelles nous exerçons notre profession. Or l’une et l’autre sont mises à rudes épreuves, et il nous incombe à nous, journalistes, de ne pas baisser les bras et de défendre sans cesse ce à quoi nous sommes tous attachés, à savoir la liberté d’expression, dans le respect de notre déontologie. La presse, dans une démocratie, a le droit et le devoir d’informer et si la liberté d’informer et d’être informé a été mise en cause ces derniers mois, il nous faut reconnaître que les principes déontologiques de notre profession ont été quelquefois bafoués par des opérations médiatiques conduites par ce qu’il est convenu d’appeler des journalistes vedettes. Il nous faut reconnaître que l’accumulation de ces manquements aux principes déontologiques ne plaident pas en faveur des journalistes…Mais doit-on accepter pour autant de placer notre profession sous tutelle à cause de quelques brebis galeuses ? Il faut dire que les patrons s’en accommodent fort bien quand ils ne poussent pas eux-mêmes à ces comportements. Quoiqu’il en soit nous nous opposons, comme nous l’avons toujours affirmé, à la constitution de toute forme d’ordre des journalistes ou de conseil supérieur ou conseil de rédaction pour veiller sur la déontologie. Notre profession, faut-il le rappeler, s’est dotée dès 1918 d’un code de bonne conduite et dispose d’une convention collective incluant les règles professionnelles. Ces règles doivent être respectées par tous, journalistes et employeurs.