« Résolution générale du 19è congrès du SGJ-FO : déontologie » - N°861 – mai- juin- juillet 1999

Encore une fois, et comme à chaque présentation ou modification d’une loi sur la presse ou l’audiovisuel, c’est-à-dire tous les ans depuis trente ans, resurgit le projet désuet du code de déontologie des journalistes. Le SGJ FO en congrès ne peut que répéter ses prises de position constantes. La Charte professionnelle de 1918 révisée en 1938 et la Charte internationale de Munich adoptée en 1971 constituent, elles seules, un parfait code moral, et si tout le monde en était d’accord, ces textes pourraient devenir un code légal amplement suffisant et répondant à toutes les questions que peut se poser la profession. Pour le reste, que l’on ne mélange pas la déontologie générale des journalistes et la déontologie particulière des directeurs de journaux. Que l’on sache que les journalistes acceptent et –mieux- revendiquent leur responsabilité et seulement la leur ; Que l’on ne compte pas sur eux pour s’adonner à quelque auto-flagellation que ce soit car il n’y en a aucune nécessité. Les récents débats issus de faits divers célèbres ou de remise en cause du secret de l’instruction ont surtout ridiculisé les détracteurs de la profession. La création de médiateurs dans les journaux ou la publication de courrier du ‘« lecteur’ », souvent trop opportuns pour être honnêtes, devraient faire on ne sait quel contre poids au pouvoir jugé excessif des journalistes d’information. ‘« Médiateur’ » et ‘« courrier’ » ne sont que des masques inventés par des directeurs en peine de vaine démocratie, de fausse objectivité et le moyen d’étendre leurs vrais pouvoirs. Contrairement à ce qu’affirme un récent rapport, il n’y a dans notre métier ni ‘« base’ » ni ‘« encadrement’ », mais des journalistes et des directions. Nous refusons la soumission des journalistes à un observatoire des médias dont la composition et l’autorité sont tellement floues qu’on craint d’y voir l’ébauche d’un ordre de la presse dont personne de sérieux ne peut envisager l’existence en France. C’est pourquoi ce congrès revendique pour des journalistes dignes de ce nom une meilleure formation et plus de liberté et de responsabilité dans le cadre des lois existantes.