« Défendre en toute circonstance l’indépendance et la liberté du journaliste » - N°864 – février- mars 2000

Fidèles aux principes de la CGT Force Ouvrière, nous rejetons toute pression politique, économique ou religieuse sur les journalistes. Les Journalistes Force Ouvrière s’opposent ainsi aux vrais projets visant à imposer des restrictions juridiques à l’exercice de la profession. Comme ils l’ont fait à plusieurs reprises aux cours des dernières années, notamment auprès des pouvoirs publics, ils rappellent que les lois françaises sur la presse sont parmi les plus contraignantes. Ils s’opposent donc à ce qu’on restreigne encore l’exercice libre de la profession comme se propose de le faire la loi Guigou. Les journalistes professionnels français disposent, avec notamment les principes de la charte de 1938 et la charte internationale de Munich de 1971, de principes professionnels constituant un parfait code moral, respecté d’ailleurs par l’immense majorité de la profession. Pour les journalistes FO les ‘« dérives’ » qui ont pu être dénoncées au cours des dernières années sont avant tout à mettre au compte de la volonté des employeurs, au nom de leurs seuls intérêts financiers, à privilégier l’information spectacle, notamment dans l’audiovisuel. Nous refusons que le journaliste s’efface derrière l’animateur ou le publicitaire, comme nous refusons la confusion entre communication et information. De la même manière, nous combattons contre les conséquences des politiques de fusion-restructuration à l’œuvre dans les entreprises de presse, notamment dans la presse de province, qui se traduisent toujours par un recul du pluralisme, de la liberté d’expression et de l’emploi. Cela passe par la défense, pied à pied, de la clause de cession et de la clause de conscience. Le combat victorieux mené par les journalistes de l’AFP, au premier rang desquels les adhérents de FO, contre le plan de privatisation de la seule agence mondiale francophone, est un succès considérable non seulement pour les journalistes français du monde entier, mais aussi pour l’indépendance de la presse et de la démocratie. Ce succès ne peut que nous conforter dans notre action pour mettre en échec les tenants de l’information livrée aux seuls critères du marché mondialisé, notamment dans la défense du service public de l’audiovisuel.