Rayuela : TRAduire le lecteur

Il nous semble à présent nécessaire de procéder à une re-problématisation des problèmes de traduction que nous avons vus jusqu’à présent. Nous avons d’abord analysé les traductions de Cortázar comme des produits finis, en les confrontant à leurs originaux respectifs et en les situant biographiquement. Nous nous sommes ensuite penchée sur le statut de la traduction vis-à-vis de l’écriture chez Cortázar, en proposant une « archéologie » de ses choix grâce aux manuscrits répertoriés, et en ouvrant ce problème à des notions identitaires, liées au bilinguisme.

Dans cette dernière partie, l’enjeu est différent. Nous souhaitons étudier en détail le rôle du lecteur dans Rayuela car nous pensons qu’il n’est pas sans rapport avec la pratique de la traduction littéraire par Cortázar. Pour ce faire, nous allons d’abord avoir recours à des « Prolégomènes » qui tenteront de donner un nouvel éclairage à cette problématique de la traduction, notamment en relation avec le phénomène de la lecture.

Nous nous concentrerons ensuite sur une analyse détaillée de la communication littéraire à l’œuvre dans Rayuela afin de mettre à jour les efforts très particuliers que demande ce livre à son lecteur. Nous essaierons enfin d’évaluer l’impact de la pratique de la traduction littéraire par Cortázar sur l’élaboration de ce rôle du lecteur dans Rayuela.