Interlude

Dans ces « Prolégomènes », nous avons montré que la problématique de la traduction influence Rayuela de trois manières distinctes : génétiquement, les traductions littéraires réalisées par Cortázar fonctionnent comme des intertextes puissants pour Rayuela. Par ailleurs, dans ce livre, il y a des traductions de fait, de l’anglais et du français. Enfin, Cortázar a aussi recours à une fiction de traduction : les personnages s’expriment en espagnol d’Argentine alors qu’il serait plus logique qu’ils se parlent en français.

D’autre part, nous avons montré qu’au niveau cognitif, lecture et traduction étaient étroitement liées, la lecture étant le fondement, le moyen et le résultat d’une traduction. L’effort de traduction met en jeu une gestion très particulière de l’attention, où la mémoire, l’inférence et l’analogie tiennent une place considérable.

Nous avons enfin émis l’hypothèse que la pratique par Cortázar de cette si particulière gestion de l’attention en tant que traducteur n’est pas sans conséquence pour son élaboration du Lecteur Modèle dans Rayuela.