Par ailleurs, nous avons vu que l’erreur de lecture était très fréquente en traduction : c’est ce qui entraîne la majorité des faux-sens 609 . Nous avons aussi vu qu’une traduction a plusieurs versions, du premier jet jusqu’au texte final. En reprenant et corrigeant son texte, le traducteur est amené à revenir sur des lectures erronées et à produire une nouvelle interprétation.
De même, le lecteur qui lit la Rayuela par sauts est amené à être distrait ; le texte le conduit sur de fausses pistes, il le piège et l’incite finalement à produire une nouvelle interprétation. Là encore, le sens est mouvant dans Rayuela comme dans la traduction.
Dans la partie consacrée à l’étude de El Inmoralista, nous avons vu que Cortázar faisait un faux‑sens sur « La Grèce idéalisait à même la vie » : il a lu « La Grèce idéalisait même la vie » et a donc traduit « Grecia idealizaba incluso la vida ».