2 - L’analyse de l’évolution du milieu naturel : la reconstitution des paysages

La géomorphologie, la palynologie, l’anthracologie, l’archéozoologie, l’étude des mollusques, la micromorphologie, etc. constituent autant de méthodes qui, associées entre elles, peuvent rendre compte de l’évolution du milieu. Nous avons privilégié l’étude géomorphologique, pour des raisons de compétence, mais aussi pour des raisons taphonomiques 29  : les évidences paléoécologiques sont rarement bien conservées dans ces milieux naturels soumis à l’alternance humidification/dessiccation. En revanche, les processus sédimentaires fournissent des témoins de l’évolution du milieu naturel dont l’analyse est facilitée dans les régions arides, en raison de la rareté de la végétation.

L’étude géomorphologique a donc été privilégiée pour reconstituer l’évolution du modelé et plus largement de l’environnement naturel, par l’analyse des paléoenvironnements. Elle s’est fondée sur l’étude des enregistrements sédimentaires et pédologiques à partir d’un grand nombre de coupes de terrain et non de quelques coupes de référence (Macaire 1990). L’analyse des coupes est centrée sur la mise en évidence des régimes sédimentaires, des indices de stabilité et d’instabilité du milieu naturel, sur la présence de paléosols et sur la présence d’artefacts. Cette analyse a été associée à l’étude du modelé et de l’évolution du réseau hydrographique, de manière à mettre en évidence l’existence de phases morphoclimatiques.

Le travail de terrain a été appuyé par une étude sédimentaire en laboratoire. Une analyse pollinique, des analyses calcimétriques ont été réalisées, tandis que des sédiments ont été utilisés en vue d’une datation au 14C.

Notes
29.

La taphonomie est une branche de la paléoécologie se rapportant aux processus d’ensevelissement et à la conservation des restes d’animaux et de végétaux (Rapp et Hill 1998).